Le froid qui persiste en Europe provoque une escalade des prix du gaz
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Cela fait deux ans que les prix du gaz n'ont pas atteint leur niveau actuel en Europe. Le froid sur le continent stimule la demande, qui fait fondre les stocks.

Les stocks européens de gaz diminuent à grande vitesse. Ils sont passés sous la barre des 50% en moyenne, contre 67% l'année dernière à cette période. En France, aux Pays-Bas et en Croatie, ils sont inférieurs à 35%. Et cela ne devrait pas s'arranger, car les prévisions font état d'une demande qui sera plus forte ce mois-ci qu'en février 2024, en raison du froid qui s'est installé et qui persiste.
Dans plusieurs pays du nord-ouest de l'Europe, des températures glaciales sont annoncées pour les prochains jours. Et pour ajouter de la demande, à un moment où elle est déjà très forte, l'Ukraine a augmenté depuis la semaine dernière ses importations de gaz de Pologne, de Slovaquie et de Hongrie, après des dommages sur ses capacités qui compliquent son approvisionnement.
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La menace des tarifs douaniers américains
Cette pression sur les stocks se fait ressentir sur les prix. Ils augmentent tous, que ce soient ceux du gaz, qui doit être livré dans le mois qui vient, ou celui des contrats, qui prévoient une livraison en 2026 et 2027.
Les niveaux de prix risquent de mettre en difficulté les Européens qui vont devoir, tôt ou tard, acheter du gaz pour refaire leurs stocks à hauteur de 90% d'ici à l'hiver prochain. Le pire scénario serait que les tarifs douaniers américains s'ajoutent à l'effet de la météo et rendent les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) plus chères : depuis deux hivers, l'Europe s'attelle à remplacer ses achats de GNL russe, et pour y arriver, l'Union européenne a augmenté ses importations de GNL des États-Unis, ce qui la rend plus dépendante de ses relations avec Donald Trump.
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Concurrence accrue entre acheteurs européens et asiatiques
La situation est très compliquée cet hiver pour l'Europe, qui a perdu 5% de son approvisionnement en gaz russe depuis janvier, avec l'expiration de l'accord de transit qui permettait au gaz russe de passer par le gazoduc via l'Ukraine.
Et l'Europe a aussi des concurrents. Les prévisions météo annoncent des vagues de froid dans certaines régions d'Asie dès la fin de la semaine, ce qui pourrait augmenter la rivalité entre acheteurs européens et asiatiques de GNL, et donc forcément les prix.
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