Chronique des matières premières

Derrière la hausse des prix à l'exportation, une production mondiale de vin en 2025 qui reste faible

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La production de cette année s'annonce en légère hausse par rapport à 2024, mais 2024 était une année catastrophique. Alors que se tient à Belém la COP30, rappelons-le : c'est de nouveau le dérèglement climatique qui bouleverse les récoltes de raisin.

La France, rétrogradée à la deuxième place du podium derrière l'Italie, accuse une récolte de 16% inférieure à sa moyenne sur cinq ans.
La France, rétrogradée à la deuxième place du podium derrière l'Italie, accuse une récolte de 16% inférieure à sa moyenne sur cinq ans. AFP - PIERRE ANDRIEU
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Les données de tous les pays producteurs ne sont pas encore connues, mais l'Organisation internationale de la vigne et du vin anticipe une reprise de 3 % de la production mondiale de vin à quelque 232 millions d'hectolitres. Ce qui reste bien en deçà des moyennes récentes.

Cette variation climatique est particulièrement marquée en France. Avec 35,9 millions d'hectolitres, la production hexagonale pourrait être la plus faible depuis 1957.

La France n’est plus la première productrice mondiale de vin, c’est l’Italie

La France cède ainsi son titre du premier producteur mondial de vin au profit de l'Italie qui prend la tête du classement avec 47,4 millions d'hectolitres de vin produits. Derrière la France, l'Espagne, très touchée par la sécheresse avec 29,4 mhl.

Outre l'Italie, seuls les pays de l'Europe centrale et orientale, notamment la Slovaquie, la Croatie, la Roumanie ou la République tchèque, sortent leur épingle du jeu. Tout comme la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud et l'Argentine, dans l'hémisphère sud.

Les faibles surplus de vins pour satisfaire les acheteurs

« Après trois années de récolte en baisse, il y a évidemment moins de volumes disponibles à l'exportation. Et une légère hausse de la production cette année ne changera pas grand-chose », estime John Barker, directeur général de l'OIV. Résultat : les prix par bouteille exportée augmentent. Les nouveaux droits de douane américains devraient tirer encore davantage les prix vers le haut.

L’impact des taxes Trump

Pour l'instant, cela ne se sent pas trop parce que les importateurs de vin aux États-Unis ont beaucoup stocké, par anticipation de ces taxes. Mais en 2026, lorsqu'ils devront se réapprovisionner, les pays viticoles seront touchés, plus ou moins fort selon leur taux de change et leur exposition aux États-Unis, qui restent le premier marché de consommation de vin au monde. Dans ce contexte, « il n’est pas aisé de trouver des marchés alternatifs aux États-Unis », remarque le directeur général de l’OIV. Il faut s’attendre à ce que les importateurs et les distributeurs américains coopèrent davantage avec les producteurs et les exportateurs dans les pays d’origine pour atténuer l’impact des taxes Trump sur les prix.

Cela dit, les producteurs explorent aussi de nouvelles opportunités ailleurs dans le monde. Les marchés tels que la Chine, l’Inde, les pays du Sud-Est asiatique, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Mexique ou encore le marché brésilien les intéressent de plus en plus.

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