Le Kenya suspend les exportations d'avocats
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Au Kenya, les exportations d’avocats suspendues à partir d’aujourd’hui. L’AFA, l’Autorité pour l’agriculture et la nourriture, a pris cette décision il y a dix jours. L’objectif : protéger la qualité de l’avocat kényan sur le marché mondial, en évitant la commercialisation de fruits immatures.

La décision de l’Autorité pour l'agriculture et la nourriture fait suite à une étude menée sur l’ensemble du pays. « Les volumes de fruits mûrs sont insuffisants pour justifier le transport maritime », explique dans un communiqué le Dr Bruno Linyiru, directeur général de l’AFA. À partir d’aujourd’hui, il est donc interdit d’exporter par bateau des avocats kényans. Cette mesure concerne également les producteurs d’huile. Certaines espèces, comme les avocats Hass, Pinkerton, Jumbo ou encore Fuerte, disposent d’une dérogation très limitée qui en autorise le transport par voie aérienne.
L’AFA espère ainsi empêcher des récoltes précoces qui ont deux conséquences négatives : d’abord elles perturbent les cycles de culture, ensuite elles dégradent la valeur de l’avocat kényan sur le marché mondial, qui a parfois la réputation d’être un fruit immature, et de mauvaise qualité.
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Contestation des producteurs
Cette mesure est très contestée par les producteurs d’avocats, qui sont souvent de petits fermiers. Dans le comté de Nyandarua, dans la vallée du Rift, un collectif de producteurs a fait appel de la décision de l’AFA. « Les avocats n’arrivent pas tous à maturité au même moment de l’année, dans toutes les régions productrices, explique Samuel Githaka, directeur de l’Agriculture pour le comté. Les nôtres sont déjà mûrs et ne peuvent plus être exportés. Nous allons perdre beaucoup d'argent », déplore-t-il. Les producteurs de Nyandarua demandent à l’AFA de mettre en place un système de régulation par zones de production.
« Sur le principe, la suspension des exportations est cohérente, ajoute un professionnel du secteur de l’huile. Mais on ne peut pas réguler un commerce global avec seulement dix jours de délai. Certains engagements ont déjà été pris, et des contrats ne pourront pas être honorés », poursuit-il en rappelant que certains de ces contrats ont bénéficié d’avances sur marchandises.
Le Kenya est aujourd’hui un acteur majeur du secteur de l’avocat dans le monde. Sixième producteur mondial du fruit, il est devenu le deuxième fournisseur d’huile après le Mexique.
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