Chronique des matières premières

Plusieurs États africains intéressés par la reprise du géant du diamant De Beers

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Depuis qu'Anglo American, sa maison mère, a décidé de se séparer de la société diamantaire et de la mettre en vente au mois de juin dernier, la course pour sa reprise est lancée. Plusieurs repreneurs se sont manifestés, parmi lesquels figurent au moins deux États africains. 

Lors d'une visite au « De Beers Global Sightholder », à Gaborone,  la capitale du Botswana, en 2015 (Image d'illustration).
Lors d'une visite au « De Beers Global Sightholder », à Gaborone, la capitale du Botswana, en 2015 (Image d'illustration). © Siphiwe Sibeko- Reuters
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Ce n'est pas une surprise, le Botswana, dont les exportations reposent à 80 % sur le diamant, est candidat au rachat de De Beers. Gaborone détient déjà 15 % du groupe, mais souhaite aujourd'hui prendre une participation majoritaire. Le président botswanais l'a réaffirmé il y a encore quelques jours. 

L'Angola est également sur les rangs et a fait comprendre que son ambition était parfaitement alignée avec la proposition du Botswana, après avoir initialement laisser entendre vouloir aussi une part majoritaire. Les tensions sont aplanies, mais à voir jusqu'à quand. 

La Namibie serait potentiellement un troisième pays intéressé, mais l'information donnée par la presse namibienne a été démentie en début de semaine par le gouvernement qui assure qu'aucune proposition n'a été approuvée par le conseil des ministres. Ce qui ne veut pas dire que le projet n'existe pas. Il n'est peut-être tout simplement pas assez avancé pour être rendu public.

De potentiels repreneurs indiens et qatariens

D'autres investisseurs se sont aussi lancés dans la course. Parmi eux, d'anciens cadres de De Beers mais également, selon l'agence Reuters, plusieurs entreprises diamantaires indiennes (KGK Group et Kapu Gems) et des fonds d'investissement qatariens. On cite également un milliardaire qui possède des mines en Zambie et en Afrique du Sud.

À ce stade, Anglo American n'a communiqué sur aucune proposition. Si offre il y a eu, cela s'est fait dans la plus grande discrétion, confie un fin connaisseur du secteur.

À quel prix acheter De Beers ?

L'avenir des propositions de reprise est aussi lié à la valeur de De Beers. La capacité financière des futurs acquéreurs est en effet un paramètre de base, mais le montant à débourser est l'autre donnée qui va avec. Au niveau comptable, Anglo American valorise De Beers à 4,9 milliards de dollars, après avoir dû diminuer la valeur de l'entreprise de 3,5 milliards de dollars dans son bilan.

De Beers a encore affiché une perte de 189 millions de dollars au premier semestre 2025 en raison de la mauvaise santé du secteur diamantaire. L'entreprise a réduit sa production et baissé ses prix pour écouler ses stocks. « De Beers perd entre 1,5 et 2 millions de dollars par jour », résume un industriel. Une donnée qui devrait tirer le montant des offres vers le bas. 

Le PDG d'Anglo American espérait, en février, avoir pratiquement achevé la vente de De Beers d'ici fin 2025. Rien ne permet aujourd'hui de dire que ces délais pourront être tenus.

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