Prix du blé: des semaines de hausse record
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Le marché du blé n’en finit pas d’être perturbé. L’offre ne suit pas la demande. Résultat, les prix se sont envolés ces dernières semaines de manière inquiétante.

Neuf semaines de hausse consécutives sur le marché européen et un cours qui frétille autour de la barre symbolique des 300 euros la tonne pour une livraison en décembre. Le blé a donné bien des sueurs froides aux négociants et aux acheteurs depuis la fin de l’été. La tendance est la même sur le marché de Chicago où le blé a atteint la semaine dernière son plus haut niveau depuis 9 ans.
L’emballement des cours a été freiné en ce début de semaine mais la tendance n’a pas pour autant changé : rien, aucun signe à l’horizon pour dire que la courbe va s’inverser.
L'Arabie saoudite achète plus que prévu
Cette hausse est alimentée par un contexte international tendu sur plusieurs fronts. Du coté des récoltes, les aléas climatiques de l’été n’ont pas épargné les gros producteurs, explique Sébastien Poncelet, directeur du développement au sein du cabinet Agritel. Le Canada, les États-Unis et la Russie ont subi des pertes de production à la suite de canicules. Des problèmes de qualité ont aussi été rapportés sur plusieurs récoltes européennes.
Face aux productions qui ont souffert, l’offre, elle, ne fait qu’augmenter. Les appels d’offres récents de l’Arabie saoudite ont notamment surpris les marchés par leur volume, explique Marc Zribi, chef de l'unité grains et sucre de France AgriMer.
Le Maroc s’est aussi fait remarquer. Rabat a même supprimé les droits de douane sur les importations de blé tendre et dur à partir du 1er novembre. Objectif : assurer des stocks suffisants et stabiliser les prix. En résumé, jamais les achats de blé n’ont été aussi forts que ces quatre derniers mois sur le marché mondial, selon Agritel.
Inquiétude sur les exportations russes
Récemment, c’est la décision de la Russie qui a fait bondir les marchés. Le premier exportateur mondial a prévenu qu’il pourrait instaurer des quotas d’exportation en cas de hausse supplémentaire des cours. Ce qui restreindrait évidemment encore plus l’offre mondiale. Au niveau national, l’objectif est bien sûr de limiter la hausse des prix à l’heure où le blé de la mer Noire a déjà, selon un expert, fortement augmenté sur le marché intérieur russe.
Dans ce contexte, les stocks sont plus bas que la normale chez les principaux pays exportateurs. Pour remettre ces réserves à flots, il faudrait que la prochaine production de blé soit bonne. Mais c’est l’incertitude. En cause : la flambée du prix des engrais azotés.
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