Agrumes: une bulle de prix qui ne devrait pas durer
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Une récolte d’agrumes espagnols en berne, ça veut dire des prix qui remontent sur le marché européen et une petite bouffée d’air pour les cultivateurs.

Des prix en hausse de 10 à 15%, ce n’est pas énorme, mais cela devrait suffire à réconforter les agrumiculteurs. Certaines variétés sont en effet cultivées à perte aujourd’hui à cause des coûts des engrais qui explosent, ajoutés à ceux du fret.
Cette bulle de prix est liée à un petit sursaut de consommation de citron et de pamplemousse pendant l’année Covid 2020. Et à une production espagnole qui a souffert à cause de pluies et de gelées par endroit, mais aussi à cause d’une cochenille qui a fait des ravages cette année.
Pour le marché européen, alimenté à plus de 70% par l’Espagne, cette baisse de l’offre se fera sentir. La campagne de clémentines risque notamment d’être très courte cet hiver. Mais elle devrait être atténuée par des productions extra-européennes qui pourraient se reporter vers l’UE.
Les coûts du fret redessinent la carte des flux commerciaux
Plusieurs pays risquent en effet d’être contraints à des arbitrages. Les exportations du Maroc vers la Russie et l’Amérique du Nord risquent d’être ainsi remises en question partiellement à cause des prix du fret.
Idem pour l’Égypte, leader mondial avec l’Espagne des exportations d’oranges, qui risque d’avoir du mal à assumer les coûts du transport vers ses clients asiatiques. Il faut donc s’attendre à ce que les flux se concentrent au profit du marché européen, explique Éric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Cette bulle de prix ne devrait cependant pas durer, car à moyen terme, la production de citron et d’orange devrait croître. Au Maroc ou encore en Égypte pour des raisons différentes, les surfaces de plantation sont en augmentation, alors que le marché des agrumes est souvent qualifié de marché « mature » par les experts, autrement dit son potentiel de croissance est très limité notamment en Europe. Même si des efforts en communication accompagnés d’investissements dédiés suffiraient à rendre les agrumes plus attractifs.
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