Chronique des matières premières

La filière tournesol secouée par l’intervention russe en Ukraine

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L’Ukraine et la Russie génèrent 80% des exportations d’huile de tournesol dans le monde. C’est donc toute la filière qui va être secouée par la guerre.

Un champ de tournesol près de Hrabiv, à une centaine de kilomètres à l'est de Kiev, en Ukraine. (Photo d'illustration)
Un champ de tournesol près de Hrabiv, à une centaine de kilomètres à l'est de Kiev, en Ukraine. (Photo d'illustration) Getty Images/EyeEm - Russell Jones / EyeEm
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La Russie et l’Ukraine ont une position dominante dans la filière tournesol. L’Ukraine à elle seule assure la moitié des exportations mondiales d’huile. Elle exporte aussi des tourteaux destinés à l’alimentation animale ainsi que des graines.

En Ukraine, 70% des exportations de céréales et grains se fait par train vers les ports de la mer noire  – Odessa Chornomorsk, Yuzhny, Mykolaïv –, l’arrêt du trafic maritime veut donc aussi dire l’arrêt de l'essentiel du commerce de matière première agricole.

C’est donc l’inquiétude chez les trois gros acheteurs d’huile de tournesol ukrainienne : l’Inde, la Chine et l’Union européenne. En France le sujet préoccupe : on s’inquiète en particulier de la disponibilité et du coût des tourteaux de tournesol à haute teneur en protéine importé d’Ukraine. 

Difficultés d'approvisionnement inévitables

Les cours reflètent cette inquiétude, ils sont à la hausse pour toutes les huiles, tournesol, soja et palme également. La hausse des cours est aussi tangible sur les tourteaux de soja et colza. Car si le tourteau ukrainien vient à manquer, il va falloir trouver une alternative pour nourrir le bétail.

Mais l’équation s’annonce compliquée explique Marc Zribi, chef de l’Unité grains et sucre de FranceAgriMer. Notamment parce que ce ne sera pas si simple de déplacer la demande sur du tourteau de colza :  la campagne 2021/2022 a été marquée par une sécheresse extrême en Amérique du Nord et au Canada le gros producteur mondial de colza.

Les difficultés d’approvisionnement s’annoncent inévitables

À moins que certains acheteurs ne décident de reporter leurs commandes...

Au-delà du tournesol, l’arrêt des exportations de blé pourrait mettre en difficulté des pays comme la Tunisie ou le Liban, qui dépendent très largement des exportations ukrainiennes et disposent de stocks très bas contrairement à des pays comme l’Algérie et l’Égypte, gros importateurs aussi mais qui ont une politique de stockage plus élaborée.

En revanche, le maïs ukrainien utilisé pour l’élevage va manquer en Europe. En particulier en Italie et en Espagne où les stocks sont au plus bas.

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