Chronique des matières premières

Soudan: le conflit pèse sur le négoce de gomme arabique

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Avec 70 % de part de marché, le Soudan est le fournisseur de gomme arabique, cet ingrédient clé des boissons gazeuses, des chewing-gums, mais aussi des médicaments. Une filière qui commence à pâtir du conflit qui a débuté il y a plus de cinq semaines.

De la gomme arabique brute.
De la gomme arabique brute. Wikimedia commons CC BY 3.0 Tarig A. Eltom
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Depuis l’éclatement du conflit, les importateurs de gomme arabique font profil bas. Et l’unique communiqué diffusé depuis par l’Association internationale de promotion de la gomme, en est une illustration : « pas d’inquiétude », pouvait-on lire en résumé il y a trois semaines, la situation ne devrait pas avoir de conséquences pour les usagers finaux de la gomme.

La clé, ce sont les stocks, et à en croire l’association professionnelle qui regroupe producteurs, transformateurs et négociants, ils sont suffisants pour pouvoir absorber toute rupture d’approvisionnement.

Cette déclaration vise à rassurer une industrie qui ne peut pas se passer de la gomme. Mais après cinq semaines, les conséquences commencent à se faire sentir.

Le transport de la gomme rendu plus difficile

Les sites de collecte et de séchage n’ont pas subi trop de dégâts, selon un expert français, en revanche l’insécurité, les pénuries de carburant et la flambée des prix à la pompe empêchent le transport et l’acheminement de la récolte.

Les négociants se font aussi plus rares, soit parce qu’ils anticipent, qu’ils n’arriveront pas à exporter et préfèrent donc ne pas acheter, soit parce qu’ils ont fui le pays ou parce qu’ils ne trouvent pas de camion pour se rendre dans les zones de production.

À Gedaref, près de la frontière éthiopienne, les producteurs peinent de plus en plus à trouver preneur et sont obligés de brader leurs récoltes. Certains assurent vendre leur production à moitié prix, voire à un prix encore plus bas.

Des stocks à surveiller

Avec des prix aussi bas, le risque, s’inquiète un analyste, c’est de voir des producteurs ne plus récolter et couper le bois des acacias.

Selon les sources, les industriels possédaient, au début du conflit, entre 3 et 6 mois de stocks de gomme arabique. Mais si les exportations ne reprennent pas rapidement leur rythme habituel, la pression pourrait s’accroître sur les autres fournisseurs. Depuis peu, un regain de la demande pour la gomme tchadienne est observé.

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