Trop chère, l'huile d'olive fait grimper le prix des olives de table
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Le secteur des olives emballées et prêtes à consommer fait grise mine : quantité et taille ne sont pas au rendez-vous dans le bassin méditerranéen. Ce qui veut dire aussi que l'olive sera forcément plus chère en cuisine.

Depuis deux ans, les sécheresses qui touchent l’Espagne, le Maroc, la Grèce et la Tunisie ont fortement limité la floraison des oliviers. Les épisodes de canicule de l’été dernier ont compliqué un peu plus la situation en agissant sur la quantité et la taille des olives. Les conséquences sont terribles : chez le premier producteur mondial d’huile, l’Espagne, la récolte a baissé de 20% par rapport à la moyenne de ces trois dernières années qui était déjà considérée comme « faible ».
Au Maroc, la disponibilité d’olives à la grecque pour l’année 2024 est très incertaine, sans même parler de leur prix. En Grèce, où des millions d’arbres ont été endommagés, par les caprices de la météo et plusieurs variétés d’olives vertes ont vu leur récolte baisser de 90%. Quant aux célèbres olives Kalamata, leur récolte n’a pas encore eu lieu, mais on annonce déjà des calibres plus petits. La dernière récolte française est en cours d’évaluation, mais ne pourra pas à elle seule compenser les volumes qui font défaut ailleurs, selon la Fédération des industries condimentaires de France.
Ce manque d’olives se traduit par des prix qui flambent. En Espagne, l’olive s’est vendue en moyenne 40 centimes de plus au kilo cette année, l’olive marocaine a elle augmenté 20 à 30 centimes. « La seule façon de maintenir des prix raisonnables dans la grande distribution est aujourd’hui de jongler avec les origines et des calibres différents », explique un acteur de la filière, en pleine négociation sur ses tarifs.
L'huile d'olive plus rémunératrice et moins exigeante
S’il manque des olives sur les tables de restaurant ou dans les tajines, c’est aussi parce que l’huile d’olive a absorbé une partie de la production. Les cours de l’huile ont triplé en deux ans. Ces prix vertigineux font tourner la tête des producteurs d’olives forcément tentés d’aller vers un secteur plus rémunérateur. D’autant que la récolte d’olives destinées à être pressées est beaucoup moins exigeante : peu importe si l’olive est tachée ou abimée. L’attrait des producteurs d’olives pour l’huile devrait encore durer plusieurs mois.
La production d’huile d’olive pour l’année 2023/2024 est annoncée 25% plus faible que la moyenne des cinq dernières années, selon la Fedico et les prix devraient rester élevés tant que les stocks d’huile n’ont pas augmenté, explique Serge Durand, président du groupe français d’Olives and CO.
« Au-delà de l’explosion des cours, c’est maintenant la capacité du secteur à servir tout le marché en 2024 qu’il faut reconsidérer », prévient la Fédération de l’industrie et du commerce des huiles d’olive de France.
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