Le mégaprojet gazier russe LNG 2 déserté par les investisseurs étrangers
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C'est un coup de tonnerre pour le gigantesque projet gazier russe en Arctique, LNG 2. Ce lundi 25 décembre, les actionnaires étrangers (français, chinois et japonais) ont annoncé suspendre leur participation dans le programme.

Le projet LNG 2 va-t-il pouvoir exporter 20 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié chaque année ? C'est en tout cas ce qui était prévu à partir du mois prochain. Mais c'était sans compter sur un véritable rebondissement dans ce programme clé de la stratégie de la Russie sur le marché mondial de GNL (gaz naturel liquéfié).
Ce lundi 25 décembre, trois investisseurs étrangers, français, chinois et japonais, ont annoncé suspendre leur participation. Ils invoquent un « cas de force majeure ». C'est en fait la conséquence directe des sanctions internationales qui visent Moscou. La dernière décision en date est celle des États-Unis et visait directement le projet LNG 2.
Selon Reuters, deux grandes majors chinoises avaient pourtant demandé des exemptions au gouvernement américain. Désormais, ils se retirent, tout comme un consortium de sociétés japonaises et TotalEnergies. Ils pesaient chacun 10% du projet. Le pétrolier français s'était déjà retiré de manière opérationnelle en 2022 après le début de la guerre en Ukraine, mais des contrats d'approvisionnement continuaient de le lier au projet.
Retards de livraison du gaz naturel liquéfié
Ce dernier rebondissement est donc un immense coup dur pour LNG 2 Arctique, détenu à 60% par Novatek, le plus grand producteur russe de gaz naturel liquéfié.
Ce gisement pouvait permettre à Moscou d'augmenter sa part sur le marché mondial de GNL, pour passer de 8 à 20% d'ici à 2030. Le quotidien russe Kommersant estime que le retrait des investisseurs étrangers pourrait conduire LNG 2 Arctique à perdre les contrats d'approvisionnement à long terme qu'il a déjà signé. Le journal évoque aussi la nécessité pour Novatek de financer le projet par ses propres moyens et de vendre le gaz sur le marché au comptant.
Ces contretemps retardent forcément les livraisons. Selon des sources industrielles citées par Reuters, les premiers méthaniers devraient désormais prendre la mer au plus tôt au deuxième trimestre de l'année prochaine.
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