«L’ascension exceptionnelle» du nouveau patron de Trafigura, géant du négoce

C'est l'une des plus grandes entreprises mondiales du trading : Trafigura est en plein remaniement. Le groupe, présent notamment en Afrique, change de directeur général. Pour remplacer Jeremy Weir, l'entreprise a choisi un homme, Richard Holtum, en poste depuis seulement dix ans. Récit d'une ascension fulgurante.

Logo de la société multinationale de négoce en matières premières Trafigura dans les bureaux de la société à Genève en Suisse. (Image d'illustration) AFP - FABRICE COFFRINI

Il s’apprête à devenir le troisième patron de Trafigura en 30 ans. Le 1er janvier prochain, Richard Holtum prendra les rênes de l’une des trois plus grandes entreprises de négoce de la planète. Son histoire avec Trafigura commence en 2014, lorsqu’il rejoint l’équipe Gaz naturel liquéfié (GNL) du groupe, après un passage de deux ans chez Glencore. Très vite, celui qui a servi cinq ans dans l'armée britannique gravit les échelons. Entre 2019 et 2023, il devient successivement responsable mondial du gaz, de l'électricité et des énergies renouvelables de l’entreprise.

« C'est une ascension exceptionnelle », considère Charles Thiémélé, directeur Afrique de la société de trading pétrolier et gazier BGN SA. Ceux qui le connaissent décrivent Richard Holtum comme un bourreau de travail. « J'admire son attention aux détails, il lit tous les contrats », souligne Ben Luckock, responsable pétrole chez Trafigura, dans le Financial Times.

La prise de fonction de Richard Holtum intervient à un moment décisif pour le géant du négoce, et plus largement pour le secteur. Car le temps des superprofits est définitivement terminé : sur la première moitié de l'année, les profits de Trafigura ont chuté de 74%, au plus bas depuis quatre ans.

Soupçons de corruption en Angola

La nomination de Richard Holtum, dont le profil est tourné vers le gaz, « lance un signal fort aux autres traders », estime Charles Thiémélé. Les commentateurs l’assurent : il s’agit là du début d’une nouvelle ère pour Trafigura, et une transition progressive vers le GNL.

L'autre dossier brûlant du groupe, c'est aussi ses démêlés avec la justice suisse. En décembre prochain, Trafigura et son ancien chef d'exploitation seront sur le banc des accusés pour des soupçons de corruption en Angola. Entre 2009 et 2011, des paiements de plus de 4 millions de dollars auraient été versés à un agent de la société pétrolière publique du pays, contre le développement des activités de Trafigura dans le pays.