Le 4 février 2022, Vladimir Poutine et Xi Jinping signaient une déclaration conjointe qui consacrait, « l'entrée dans une nouvelle ère ». Le texte affirme une volonté commune d’endiguer la vague démocratique de « l’Occident », et de contrer l'expansion de l’Alliance Atlantique. Trois semaines plus tard, l'offensive russe sur l'Ukraine commençait.
Auparavant soucieuse d'affirmer le droit à la souveraineté de chaque État, la Chine a changé de ton : elle insiste désormais sur l'histoire dite « compliquée » de l’Ukraine avec la Russie, accuse les États-Unis d’avoir « jeté de l’huile sur le feu » et se garde bien de condamner Moscou.
Vladimir Poutine comme Xi Jinping déploient la même rhétorique : pour justifier leur appétit expansionniste, ils invoquent les liens ancestraux entre leur pays et ceux qu'ils veulent conquérir : l'Ukraine pour la Russie, Taïwan pour la Chine.
Une réécriture de l'histoire qui alimente un rêve commun : restaurer leurs vieux empires.
Face à cette menace, l'Occident s'inquiète et resserre ses rangs.
Cela suffira-t-il à écarter l'hypothèse d'une offensive chinoise sur Taïwan, dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par les Russes ? Vladimir Poutine et Xi Jinping parviendront-ils à redéfinir les règles d'un ordre mondial jusqu'à présent dominé par les États-Unis ? Le monde démocratique est-il en faillite, comme l'affirment Pékin et Moscou ? Ou sortira-t-il, au contraire, renforcé de cette crise ?
Décryptage avec :
- Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po Paris, auteur de l'ouvrage : Les puissances mondialisées. Repenser la sécurité internationale (Odile Jacob)
- Frédéric Encel, docteur en Géopolitique de l’Université Paris 8, maître de conférences à Sciences Po Paris, auteur de l'ouvrage : Les voies de la puissance. Penser la géopolitique au XXIe siècle (Odile Jacob).
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