Journal d'Haïti et des Amériques

Pérou: «difficile d’imaginer qu’il n’y ait pas de contestation»

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Si aux premières heures du dépouillement hier soir (dimanche 6 juin 2021) Pedro Castillo, le candidat de la gauche radicale était donné loin derrière sa rivale Keiko Fujimori, l'héritière politique, représentante de la droite populiste, plus les heures passent et plus l'écart se réduit entre les deux candidats du second tour de la présidentielle. Ils sont au coude à coude et la tendance pourrait s’inverser.

Keiko Fujimori, représentante de la droite populiste et Pedro Castillo, candidat de la gauche radicale, le 30 mai 2021. Tous deux candidats à la présidentielle au Pérou.
Keiko Fujimori, représentante de la droite populiste et Pedro Castillo, candidat de la gauche radicale, le 30 mai 2021. Tous deux candidats à la présidentielle au Pérou. AP - Martin Mejia
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Quelques milliers de voix d’écart seulement après plus de 90% des bulletins dépouillés. « Tout est encore possible » au Pérou, au lendemain du second tour de la présidentielle, souligne notre invité, Arthur Morenas, chercheur à l’Université de Strasbourg. En direct de Lima, ce spécialiste de la politique péruvienne estime que ce rattrapage de Pedro Castillo était prévisible grâce aux votes ruraux qui arrivent plus tard que ceux des villes. « Les régions andines et du Sud votent pour Pedro Castillo, alors que les régions côtières et les grandes villes comme Lima, sont plus favorables à Keiko Fujimori ». Les deux candidats se sont engagés à respecter les résultats, mais face à des scores si serrés, « il est difficile d’envisager qu’il n’y ait pas de contestation », estime Arthur Morenas pour qui « l’état de fragmentation sociale et politique du Pérou ne se résoudra pas avec une simple élection (…) N’importe lequel des deux candidats se retrouvera dans une situation difficile à gouverner ».

 

  • Au Mexique, un revers pour AMLO

Le parti du président Andres Manuel Lopez Obrador ressort affaibli des élections législatives du 6 juin 2021. Ce méga scrutin national et local avait pris la forme d'un test à mi-mandat pour le dirigeant de gauche. Sa formation Morena perd la majorité absolue et la majorité qualifiée avec ses alliés à la Chambre des députés.

 

  • La fuite des Haïtiens de Martissant

Tout au long du week-end, des centaines d’habitants de la capitale Port-au-Prince ont fui leur logement à cause de la guerre que se font les gangs pour contrôler leur quartier de Martissant, qui n’est pourtant qu’à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. Devant l’inaction des autorités, les organisations de la société civile dénoncent un abandon total de ces citoyens les plus pauvres. Plusieurs personnes ont été tuées, des véhicules et des maisons ont été incendiés, mais le bilan précis de ces violences entre gangs reste impossible à établir car l’accès au quartier reste encore très dangereux et, faute de pouvoir circuler librement sur la route nationale qui traverse Martissant, toute la moitié sud d’Haïti est coupée du reste du pays.

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