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Guerre russo-ukrainienne: «un soutien clandestin des États-Unis est possible»

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Au deuxième jour de l'offensive russe en Ukraine, ce 25 février 2022, les troupes russes continuent leur progression avec pour objectif premier de s'emparer de la capitale Kiev, visée par un raid blindé. Les États-Unis ont exclu tout envoi de troupes sur le sol européen et limitent leur réaction pour l’instant aux sanctions économiques.

Le président Joe Biden en conférence de presse à la Maison Blanche, le 24 février 2022, au sujet de l'offensive russe en Ukraine.
Le président Joe Biden en conférence de presse à la Maison Blanche, le 24 février 2022, au sujet de l'offensive russe en Ukraine. © Alex Brandon/AP
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Certaines voix s’élèvent aux États-Unis pour dénoncer la riposte de Joe Biden à l’invasion russe ukrainienne, comme Mitch McConnell, leader républicain au Sénat, qui appelle le président à imposer des sanctions plus fermes contre Moscou, notamment son exclusion du réseau bancaire SWIFT, une sanction qui n’a finalement pas été retenue par la Maison Blanche faute de consensus parmi les Européens. Pour l’heure, « on voit mal les autres options qu’avait l’administration américaine à sa disposition pour essayer de contrer, d’endiguer la politique militariste de Vladimir Poutine », estime notre invité, Philip Golub professeur de Relations internationales à l'Université américaine de Paris. Joe Biden ne craindrait-il pas en cas de sanctions trop massives, une réplique russe ? Pour Philip Golub, « les répercussions économiques pour les États-Unis sont assez faibles. Le pays a très peu de dépendance et de vulnérabilité vis-à-vis de l’économie russe, la Russie est un tout petit partenaire commercial, au 26ème rang, donc les répercussions des sanctions sont très faibles, alors que sur l’économie russes elles devraient être drastiques ».

 

Mais si la capitale ukrainienne tombait aux mains des russes, Washington ne pourrait-il pas imaginer une autre forme d'intervention, comme un soutien à une rébellion, comme les États-Unis l'avaient fait dans les années 80 en Afghanistan pour bouter hors du pays les troupes russes ? C'est une option tout à fait crédible : « Les voix officieuses aux États-Unis le font savoir déjà, le pays apporte de façon clandestine un soutien aux forces qui se formeraient après la prise de Kiev, pour combattre l’occupation russe. Cela fait partie des outils traditionnels des États-Unis dans leurs opérations internationales qui ne voulaient pas être ouvertement guerrières ».

 

Ce 26 février 2022, Xi Xinping s’est entretenu avec Vladimir Poutine. La Chine « soutient la Russie dans la résolution (du conflit) par le biais de négociations avec l'Ukraine », a rapporté la télévision publique CCTV. « Pékin a de nombreuses cartes en main, y compris celle de soutenir l’économie russe », note Philip Golub, qui souligne que « les États-Unis ont tenté au cours des derniers mois d’obtenir un soutien chinois pour empêcher l’invasion russe de l’Ukraine, sans succès ». Et d’ajouter « on ne voit pas comment les États-Unis pourraient aujourd’hui desserrer l’alliance de fait qui s’est nouée entre la Russie et la Chine ».

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