Colombie: Jorge Tovar, le fils d’un paramilitaire élu pour représenter les victimes de la guérilla
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Les Colombiens ont voté, en mars 2022, pour renouveler les 296 membres du Parlement. Nouveauté de ces législatives, les victimes du conflit avec l'ex-guérilla marxiste des Farcs ont leurs propres représentants au Parlement, avec 16 sièges qui leur sont spécialement réservés dans les régions les plus durement touchées. Mais voilà que Jorge Tovar, fils d'un chef paramilitaire sanguinaire a été élu sur l’un de ces sièges.

Jorge Tovar, le fils du tristement célèbre chef paramilitaire surnommé « Jorge 40 », a été élu dans l'une de ces circonscriptions de paix du nord du pays. Avocat de formation, il se dit « spécialisé dans la défense des droits de l'Homme ». « Je suis une victime de la violence de ce pays », dit Jorge Tovar. « J’ai perdu des êtres chers, j’ai dû abandonner mon pays », affirme-t-il, assurant avoir été la première victime de son père, chef du Bloc nord des paramilitaires d'extrême-droite qui ont semé la terreur, au cours des années 1990, dans cette région alors qu'ils luttaient, souvent en complicité avec l'armée, contre les guérillas d'extrême-gauche. Son élection qui a provoqué l’indignation d’une partie de la population, interroge aussi sur ceux qui l’ont soutenu : « les entrepreneurs, les ressources économiques de son père, certainement des groupes politiques. Parce qu'un des problèmes de cette élection, c’est que le financement par des partis politiques avait beau être interdit, cela a quand même été le cas », note Alfonso Castillo, du Mouvement national des victimes de crimes d'État. Dossier de Christophe Paget.
Haïti : le spectre des émeutes de la faim ravivé par l'inflation
Des boulangers inquiets palpent la hausse des prix de la farine et du pain. « Les coûts de production du pain ont explosé », confie l’un d’eux au Nouvelliste comme nous le rapporte Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien. Sur le marché local, on anticipe une farine encore plus chère, en considérant l’envolée des cours du blé, + 70 % depuis la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Compte tenu de l’importance du pain dans l’alimentation, la situation inquiète. Ainsi, le spectre d’émeutes comme en 2008 inquiètent. « La faim et l’insécurité sont en train de pousser les Haïtiens dans leurs derniers retranchements. La faim ou l’insécurité, on ne sait pas laquelle des deux finira par pousser les gens à prendre les rues, mais ce n’est qu’une question de temps si tout continue au rythme actuel », écrit Frantz Duval dans son éditorial.
La contestation s’étend au Pérou
S'il comptait sur un essoufflement du mouvement, c'est raté. La mobilisation contre la hausse du coût de la vie se poursuit au Pérou avec des manifestations violentes. Ni la suspension d'une taxe sur les carburants, ni l'augmentation du salaire minimum n'ont apaisé les manifestants qui sont de plus en plus nombreux à réclamer le départ du président de gauche Pedro Castillo qui fait face là à son premier conflit social. Après les transporteurs et les agriculteurs, c'est maintenant au tour des enseignants et des travailleurs du bâtiment de rejoindre le mouvement. Mercredi 6 avril 2022, un manifestant a été tué et 15 autres personnes blessées, parmi elles 12 policiers, quand les forces de l'ordre ont tenté de lever dans le Sud des barricades qui bloquent l'un des principaux axes routiers : l'autoroute panaméricaine.
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