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Salvador: «la population soutient Nayib Bukele»

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Sur fond d’état d’urgence, plus de 12 000 membres de gangs ont été capturés en trois semaines au Salvador. Des arrestations très médiatisées après la vague de meurtres imputée aux bandes criminelles, fin mars 2022. Malgré les critiques d’ONG et de l’étranger, le président Nayib Bukele reste soutenu par sa population.

Des hommes sont détenus par la police, suspects d'un homicide près d'un marché à San Salvador, Salvador, dimanche 27 mars 2022.
Des hommes sont détenus par la police, suspects d'un homicide près d'un marché à San Salvador, Salvador, dimanche 27 mars 2022. © AP Photo/Salvador Melende
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87 personnes ont été tuées entre les 25 et 27 mars 2022, dont 62 pour la seule journée du 26 mars, la plus sanglante dans le pays au XXIè siècle. Une vague d’assassinats imputée aux gangs par les autorités. « Il y a deux hypothèses » pour comprendre ces meurtres, explique notre invité, Benjamin Moallic, chercheur au Centre d’études mexicaines et centraméricaines : « Soit une rupture de négociations entre le président Bukele et les gangs qui a poussé à des représailles, ou bien on assiste là à un bras de fer entre les gangs et le gouvernement pour négocier avec plus de force ». Pour y répondre, l’état d’urgence a été mis en place pour un mois, conférant au président Nayib Bukele des pouvoirs exceptionnels. Pour mener à bien sa politique ultra répressive, qui a conduit à l’arrestation de 12 000 membres des maras, le chef de l’État a fait adopter des lois très strictes au Parlement où ses partisans sont majoritaires : des lois multipliant par cinq les peines prévues pour le fait d’appartenir à un groupe criminel, permettant de condamner jusqu’à dix ans de prison les enfants dès l’âge de 12 ans. Mais aussi contre les médias puisque toute diffusion d’un message de gang peut désormais être punie par quinze ans de réclusion. « Il peut y avoir des doutes, estime Benjamin Moallic, de plus en plus de personnes arrêtées sont considérées comme des pandilleros alors qu’elles n’ont rien à voir avec les gangs. » Malgré tout, le chercheur souligne le soutien de la population à Nayib Bukele qui jouit toujours « d’une forte popularité, grâce à sa gestion économique et sécuritaire ».

À lire aussi : Salvador: le président Nayib Bukele se félicite de l'arrestation de 6 000 membres de gangs

Covid : le Brésil annonce la levée des restrictions « dans les prochains jours »

Décidées en février 2020 dans le cadre de la lutte contre le Covid, les mesures sanitaires vivent leurs dernières heures au Brésil grâce à la diminution du nombre de morts et de contaminations. La mesure sera officialisée « dans les prochains jours » par un décret qui prononcera la fin de l'urgence sanitaire qui permettait le recours aux vaccins et l'achat de médicaments sans restriction, a précisé, le 17 avril 2022, le ministre de la Santé Marcelo Queiroga. Cette décision a été prise après que le président Jair Bolsonaro, longtemps sceptique sur le coronavirus, a demandé il y a quelques semaines à son ministre de décréter la « fin de la pandémie » et le retour à la normale. « Cette mesure, cependant, ne signifie pas la fin du Covid-19. Nous continuerons à vivre avec le virus », a cependant ajouté Marcelo Queiroga. Le gouvernement du président d'extrême droite, candidat à sa réélection à l’automne prochain (2022), a fait l'objet de critiques pour sa gestion de la pandémie, qui a fait près de 662 000 morts au Brésil depuis mars 2020, un chiffre seulement dépassé par les États-Unis.

Au Mexique, premier échec pour Amlo

Le président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, a subi son premier revers dimanche 17 avril 2022 avec le rejet par les députés de son projet-phare de réforme de la constitution renforçant le rôle du secteur public dans la production d'électricité, une mesure décriée par les États-Unis. Malgré des tentatives de débauchages, le parti présidentiel Morena (Mouvement pour la régénération nationale) et ses alliés n'ont pas atteint la majorité qualifiée des deux-tiers à la Chambre des députés, où les trois grands partis d'opposition ont fait bloc et voté contre. Le président de gauche nationaliste avait élevé la question de la réforme du marché de l'électricité au rang des enjeux de souveraineté nationale face aux entreprises étrangères, américaines et espagnoles.

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