Journal d'Haïti et des Amériques

Haïti: un an après l’assassinat du président Moïse, la descente aux enfers (1/5)

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Toute cette semaine, à l’occasion du premier anniversaire de l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, nous revenons chaque jour sur un aspect particulier de cet assassinat et ses conséquences : l’enquête en Haïti et aux États-Unis, le défi de la transition politique et aujourd’hui pour ce premier numéro, l’exacerbation de la violence et la difficulté du quotidien pour la population.

Un policier, lors d'une opération anti-gang, au nord de Port-au-Prince, Haïti, le 28 avril 2022.
Un policier, lors d'une opération anti-gang, au nord de Port-au-Prince, Haïti, le 28 avril 2022. © Odelyn Joseph/AP
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Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, le président Jovenel Moïse était assassiné dans la chambre de sa résidence privée par un commando armé. Depuis, les gangs, qui proliféraient bien avant le meurtre du chef de l'État, ont drastiquement accru leur emprise sur le pays, au point de transformer le quotidien en enfer pour les habitants et surtout à Port-au-Prince où vivent environ trois millions de personnes. Selon l’ONU, près de 200 personnes ont été kidnappées rien qu’au mois de mai 2022. Par peur d’être enlevés, beaucoup d’habitants de la capitale ne sortent qu’en cas d’extrême nécessité, c'est-à-dire en cas d'urgences médicales. D’autres ont fait le choix de s’installer en province. Le quotidien des Haïtiens, ou la lente descente aux enfers, c'est un dossier d'Amélie Baron.

 

La plaine du Cul-de-Sac à Port-au-Prince, symbole de la «fureur» des gangs

C’est un rapport qui fait froid dans le dos : le Réseau national de défense des droits humains en Haïti (RNDDH) a enquêté sur le carnage perpétré par des gangs dans un quartier au nord de la capitale Port-au-Prince, à la Plaine du Cul-de-Sac, entre le 24 avril et le 6 mai 2022. Selon l’ONG haïtienne, 191 personnes ont été tuées durant ces 2 semaines de guerre entre les 400 Mawozo et la base des Chen Mechan, de nombreuses femmes violées et plus de 80 maisons incendiés. Plus de 150 enfants sont devenus orphelins. Dans son rapport, le RNDDH a choisi d’interroger des victimes survivantes afin d’éclaircir les circonstances des violences. Marie Rosy Auguste Ducena, responsable de programme pour le RNDDH dénonce, elle répond aux question d’Achim Lippold dénonce la « fureur » des gangs qui « ont fait circuler des images des victimes, pour maintenir un climat de terreur ». Des gangs qui, selon le RNDHH, bénéficient du soutien des autorités « qui fournissent armes et munitions aux bandits armés ».

 

 

Chili: la constituante remet sa version de la nouvelle loi fondamentale

Après un an de travaux, l'Assemblée constituante remet ce 4 juillet 2022 au président Gabriel Boric son projet de nouvelle Constitution. Près de 400 articles censés répondre aux revendications formulées lors du vaste mouvement de colère en 2019. Il est question notamment d'inscrire le droit à l'avortement, d'accorder une certaine autonomie à des institutions indigènes, de promouvoir l'environnement. Un texte qui sera soumis à un référendum, le 4 septembre 2022. Selon un dernier sondage, 51% des personnes interrogées envisagent de le rejeter. Ce chiffre grimpe même à 58% pour ceux qui ont lu le texte. Le quotidien ajoute que 59% des Chiliens se méfient de ceux qui l'ont rédigée.

 

À la Une du Journal de la 1ère 

Deux nouveaux monuments aux morts dégradés, le week-end dernier, dans deux communes de la Martinique.

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