Joe Biden en Arabie saoudite: sa visite «est un revirement de son administration»

Le président américain arrive, ce vendredi 15 juillet 2022, en Arabie saoudite. Il s’agit de la dernière étape de sa tournée au Moyen-Orient, l’étape la plus délicate aussi, car Joe Biden avait tenté de prendre ses distances avec Riyad avant même son arrivée à la Maison Blanche.

Le président des États-Unis Joe Biden avant son départ d'Israël pour l'Arabie saoudite, le 15 juillet 2022. © AP - Abir Sultan

Avant de se rendre en Arabie saoudite, le président américain s’est rendu en Israël, puis dans les Territoires palestiniens. Joe Biden a appelé à faire toute la lumière sur la mort de Shirin Abu Akleh, cette journaliste américano-palestinienne tuée d'une balle dans la tête alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée, en mai 2022.

L’un des objectifs de la visite de Joe Biden au Moyen-Orient est de rapprocher Israël et l’Arabie saoudite, dans le cadre de la normalisation des relations entre l’État hébreu et les pays arabes. « Il y a quand même une coopération militaire qui existe dans la clandestinité entre Israël et l’Arabie saoudite avec la commercialisation du fameux logiciel Pegasus, utilisé d’ailleurs pour tuer le journaliste Jamal Khashoggi », précise Amélie Férey, chercheuse à l’IFRI, invitée de RFI.

Lors de sa campagne présidentielle, Joe Biden promettait de faire de l’Arabie saoudite un « paria » sur la scène internationale. La CIA accuse le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, d’avoir commandité le meurtre de Jamal Khashoggi. L’arrivée du président américain marque « un revirement de l’administration Biden » qui voulait initialement « montrer que les États-Unis étaient le pays des droits de l’homme », poursuit Amélie Férey. Pour la chercheuse, cette visite a pour but aussi de « négocier une augmentation de la production de pétrole », puisque les Occidentaux cherchent à se défaire du pétrole russe et que les prix du baril flambent. À quatre mois des élections de mi-mandat, Joe Biden aurait intérêt à réussir à faire baisser ces prix, en obtenant de Riyad une augmentation de sa production.