Présidentielle au Brésil: comment expliquer la popularité de Lula?

À dix jours de la présidentielle au Brésil, Lula reste toujours favori dans les intentions de vote. Le président sortant, Jair Bolsonaro, est à la traîne dans les sondages. L’ancien président socialiste profite d’une popularité qu’il a conservée après ses deux mandats. Pourtant, ses années au pouvoir ont été marquées par des scandales et des échecs. Analyse avec le politologue Frédéric Louault.

L'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, en campagne pour l'élection présidentielle au Brésil, à Sao Paulo, le 22 août 2022. AP - Andre Penner

Le président brésilien Jair Bolsonaro cherche à lisser son image, à dix jours de la présidentielle au Brésil. Invité d’un podcast évangélique cette semaine, il a affirmé qu'il quitterait la politique en cas de défaite. Pourtant, jusqu'à présent, le chef d'État laissait entendre qu'il n'accepterait pas les résultats du scrutin s'ils le donnaient perdant. Son principal opposant Lula est donné favori. L’ancien président reste populaire dans le pays : « des programmes sociaux avaient été mis en place, comme la célèbre « bourse famille », qui a contribué à faire sortir des dizaines de millions de personnes de la pauvreté », analyse le politologue Frédéric Louault, politologue auteur du livre Le Brésil, l’interminable émergence, interrogé par Achim Lippold. Cependant, les mandats de Lula sont aussi marqués par des échecs, notamment « au niveau de la moralisation de la vie politique, au niveau de l’éthique, souligne Frédéric Louault, parce que Lula a été confronté dans son propre gouvernement à d’importants scandales de corruption.»

Pour cette campagne, Lula a décidé de former une alliance avec, notamment, le centriste Geraldo Alckmin. Comme lors de son premier mandat, « Lula se retrouve face à un dilemme : soit il gouverne à gauche avec un mandat du peuple et s’oppose au secteur traditionnel, soit il essaie de promouvoir une politique de négociation qui va limiter sa marge de manœuvre pour engager des réformes de fond », conclut Frédéric Louault.

Haïti : scènes de chaos dans les rues de Port-au-Prince

La colère des Haïtiens ne retombe pas, après l’annonce de la hausse du prix du carburant par le Premier ministre Ariel Henry, le dimanche 11 septembre 2022. La capitale Port-au-Prince était paralysée, mardi 13 septembre, à cause des barricades érigées dans les rues. Model FM, une station de radio a également été attaquée, l’un des salariés a été blessé. Au nord-est de la capitale, un manifestant a été tué par balles, le média Alter Presse rapporte aussi trois blessés dans le sud, à Pétionville. L’ambassade de France a fermé ses portes, la compagnie aérienne American Ailrines a préféré annuler son vol de la journée vers Haïti.

États-Unis : la ville de Jackson privée d’eau potable depuis trois mois

« Quand je l’ai bue, ça m’a rendu malade. Je l’ai recrachée tout de suite mais j’étais malade, j’avais des vomissements ». Assis sur le porche de sa maison, George, 78 ans, n’a pas réessayé de boire l’eau du robinet. Depuis quelques semaines, Jackson, capitale du Mississippi, un État de l’ouest des États-Unis, est privée d’eau potable. Des inondations ont endommagé une usine de traitement des eaux qui était déjà vétuste. Certains y voient les conséquences du racisme systémique, post-ségrégation, puisque la ville est peuplée à 82% d’Afro-Américains. Pour l’historien Robert Luckett, « il y a encore beaucoup de politiciens blancs très puissants dont le parcours est enraciné dans cette histoire de la suprématie blanche ». Des politiciens, ajoute ce spécialiste des droits civiques, qui ont « refus[é] d’investir dans des infrastructures tout simplement parce que [les habitants de Jackson] sont Afro-Américains ». Reportage de David Thomson.

Et à la Une du Journal de la 1^ère 

Cette expérimentation qui ne fera sans doute pas l’unanimité ! Le Parquet de Cayenne a décidé le classement des saisies de stupéfiants inférieures à 1,5 kilo de cocaïne.