Brésil: les défenseurs de l’Amazonie en péril, «le gouvernement de Bolsonaro est responsable»
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À dix jours de la présidentielle au Brésil, Lula est toujours donné favori sur le président d’extrême-droite Jair Bolsonaro. Sous son mandat, la déforestation s’est accélérée en Amazonie, menaçant l’habitat des populations autochtones. RFI a rencontré l’un des dirigeants du peuple Guajajara, qui s’inquiète de la déforestation mais aussi des attaques meurtrières qui visent son peuple.

Le Brésil a enregistré plus d’incendies lors des neuf premiers mois de l’année que sur toute l’année 2021, selon des chiffres publiés cette semaine. Ces incendies sont souvent d’origine humaine, l’objectif est de déboiser pour développer ensuite l’agriculture. L’habitat des peuples autochtones dans la forêt amazonienne se réduit drastiquement à cause de ces feux géants. Pour cette raison, ces peuples suivront de près l’élection présidentielle au Brésil, dont le premier tour se tiendra le 2 octobre 2022. Ce sera le cas pour les Guajajara, qui vivent dans l’État du Maranhao. Ils sont organisés pour protéger la forêt, six d’entre eux ont été tués lors des dix dernières années. Olimpio Guajajara est l’un de leurs dirigeants, il vient de terminer une tournée en Europe pour alerter sur les dangers qui menacent les peuples de l’Amazonie brésilienne : « Les auteurs de ces crimes, ce sont des bûcherons et même certains hommes politiques locaux qui travaillent dans l’exploitation forestière illégale ». Au micro d’Achim Lippold, de la rédaction internationale de RFI, il pointe aussi la responsabilité du gouvernement Bolsonaro : « L’actuel gouvernement est aussi responsable car il favorise, par sa politique de soutien à la déforestation, les violences commises sur notre territoire ».
En sensibilisant à l’international, Olimpio Guajajara espère susciter des réactions, voire des actions fortes. Un changement de politique, aussi, serait plus favorable selon lui aux peuples autochtones : « Si Lula gagne les élections, nous aurons au moins, j’espère, un dialogue avec le gouvernement », même s’il reconnaît que lorsque Lula était président, : « lui aussi s’est attaqué à notre territoire. C’est sous son gouvernement que la construction du barrage Belo Monte a été décidée ». Ce barrage, situé en pleine forêt amazonienne, est le quatrième barrage le plus important au monde. Il a engendré des répercussions écologiques importantes, en plus de déplacements de population. Pour Olimpio Guajajara, aucun représentant politique ne défend vraiment les intérêts des peuples autochtones.
Haïti : avec la pénurie de carburant, les livraisons d’eau suspendues
Haïti restait paralysée par les blocages et les manifestations, mardi 20 septembre 2022. La pénurie de carburant s'accentue. Sans carburant, certains Haïtiens manquent d'eau. Des quartiers entiers n'ont pas d'accès direct à l'eau et dépendent des livraisons. Et forcément, sans essence, les camions ne peuvent pas transporter les bidons d'eau. Les Haïtiens doivent donc se débrouiller : aux Gonaïves, certains puisent de l’eau non potable dans la réserve d’un hôtel : « On utilise cette eau uniquement pour faire la vaisselle, nettoyer la maison ou faire la lessive, explique une Haïtienne au micro de Ronel Paul. Nous avons ce problème d’eau depuis la pénurie de carburant. »
L’eau potable est encore plus difficile à trouver. Des files d’attente s’étirent devant l’usine de traitement de l’eau, qui vend des bidons. Certains Haïtiens, en plus de marcher des heures pour accéder à ces points de vente, doivent en plus attendre leur tour dans la queue : « On ne peut trouver ni eau ni nourriture dans ce pays, s’impatiente Guerline, maintenant, pour acheter un bidon d’eau, il faut marcher des kilomètres. Où allons-nous dans ce pays ? ». À ces pénuries de carburant et par conséquent d’eau, de nouvelles émeutes pourraient éclater. Déjà, mardi 20 septembre 2022, des scènes de pillage se sont déroulées dans les locaux de l’ONG Acted à Jérémie, d’après Le Nouvelliste.
Venezuela : l’ONU dénonce des crimes contre l’humanité
Les services de renseignement du Venezuela et les services du contre-espionnage militaire commettent des crimes contre l'humanité pour réprimer l’opposition, affirme un rapport de l’ONU. Le rapport compile 122 cas de tortures, violences sexuelles et autres traitements qualifiés de dégradants ou inhumains. Marta Valinas, présidente de la Mission d’enquête indépendante de l’ONU sur le Venezuela, affirme que les ordres ont parfois été donnés par le président vénézuélien lui-même : « Dans certains cas, les ordres venaient directement du président du Venezuela. Il s’agissait de surveiller certaines personnes, puis les mettre en détention et enfin, les soumettre à des traitements que l’on peut qualifier de tortures. On parle de détention arbitraire, de disparition forcée, d’actes de torture, tels que des violences sexuelles perpétrées contre ces individus ».
Et à la Une du Journal de la 1ère
Quatre jours après le déluge déversé par la tempête tropicale Fiona, le ministre délégué aux Outre-mer arrive, ce mercredi 21 septembre 2022, en Guadeloupe.
► À lire aussi : Tempête Fiona: l'état de catastrophe naturelle sera reconnu en Guadeloupe.
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