Prisonniers expulsés du Nicaragua: «le pays va de plus en plus loin dans l'épuration»
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Plus de 200 prisonniers politiques ont été libérés, jeudi 9 février 2022, au Nicaragua et expulsés vers les États-Unis par le gouvernement du président Daniel Ortega. Un geste inattendu. Cela peut-il relancer le dialogue avec Washington ?

À la surprise générale, Managua a libéré hier (9 février 2023) 222 prisonniers politiques, soit la quasi-totalité de ceux qui avaient été emprisonnés après les manifestations lancées en 2018 contre le régime de l'ancien guérillero sandiniste, revenu au pouvoir en 2007, Daniel Ortega. « Un geste unilatéral de la part du Nicaragua, d’une grande violence », résume notre invitée Garance Robert, doctorante en Sciences politiques, spécialiste des questions des droits humains en Amérique Centrale, « car ces personnes ont été forcées à l’exil et déchues de leur nationalité ». En effet, aussitôt libérées, elles ont été envoyées aux États-Unis, résultat de longs mois de discussions tenues secrètes. Selon Garance Robert, le Nicaragua a agi avec un double intérêt : « apparaître comme respectueux des droits humains, et se débarrasser de personnalités politiques populaires et médiatiques qui représentent des figures de la résistance. C’est une manière de montrer que ces opposants sont à la solde du grand empire (les États-Unis, ndlr) ». Mais dans la réalité, le pays « reste plus fermé que jamais, et va de plus en plus loin dans l’épuration des personnes jugées comme des traitres à la patrie », souligne notre invitée qui rappelle qu’il reste « 38 prisonniers politiques selon le mécanisme d’observation de prisonniers politiques nicaraguayens ». Si le secrétaire d’État américain a parlé d’une « étape constructive » qui « ouvre la porte à un dialogue » entre Washington et Managua, il est encore trop tôt, selon Garance Robert, pour envisager un allégement des sanctions américaines contre le régime sandiniste qui « espère peut-être la reprise d’une forme de dialogue mais qui aura du mal à justifier la violation des droits de l’homme (avec la déchéance de nationalité décidée et l’exil forcé, ndlr) du point de vue de la diplomatie américaine. »
Des Haïtiens coincés à la frontière entre le Pérou et la Bolivie
À l’occasion d’une nouvelle journée de manifestations et de grève, jeudi 9 février 2023, des heurts ont eu lieu à Lima entre la police et les manifestants qui réclament toujours la démission de la présidente Boluarte. Des centaines de personnes venues des différentes régions s'étaient rassemblées dans la capitale du Pérou. Mais depuis deux mois, c'est le sud du pays qui est l'épicentre de la contestation. La ville frontière de Desaguadero, entre la Bolivie et le Pérou, généralement bouillonnante d’activité est depuis plusieurs semaines quasi-désertes, les manifestants ayant fermé la frontière. Une ville vide, à l’exception de migrants haïtiens, qui cherchent à passer au Pérou, pour continuer leur route vers les États-Unis. Alice Campaignolle a rencontré quelques-uns d’entre eux.
Le président Lula à la Maison Blanche
C''est son premier voyage officiel hors d'Amérique latine, depuis sa prise de fonctions, le 1er janvier 2023. Le président brésilien Lula est arrivé à Washington, et sera reçu ce vendredi 10 février par le président américain Joe Biden. Après deux ans de relations glaciales entre l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro et la Maison Blanche, c'est l'occasion pour le Brésil de se replacer sur la scène internationale et de relancer la relation entre les deux pays. En recevant son homologue brésilien à la Maison Blanche, le président américain Joe Biden entend mettre en avant l’« engagement partagé » des États-Unis et du Brésil pour la démocratie, et pour l'environnement.
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La Cour d’appel de Bordeaux vient de valider la construction d’une centrale thermique en Guyane.
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