«Les Républicains sont prisonniers d’une base extrémiste sur l’avortement»
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En cette journée mondiale pour le droit à l’avortement, nous revenons avec la politiste Marie-Cécile Naves, directrice de recherches à l’IRIS, sur la situation aux États-Unis. Plus d’un an après l’arrêt de la Cour suprême qui a mis un terme aux garanties fédérales, les lois varient considérablement d’un État à l’autre et l’avortement est aujourd’hui encore un enjeu électoral.

Quatorze États interdisent totalement ou presque l’interruption volontaire de grossesse, ce qui conduit les femmes à se déplacer pour bénéficier d’un avortement, et les Républicains souhaitent aller encore plus loin. Certains évoquent une interdiction au niveau fédéral et s’attaquent également à la pilule abortive. Un juge du Texas a décidé de suspendre l’autorisation de vente de la Mifepristone dans le pays. La Cour suprême l’a rétablie, mais seulement le temps de prendre une décision définitive qui sera annoncée dans un peu moins d’un an.
L’arrêt de la Cour suprême en 2002 n’était pas l’aboutissement d’un combat, « il n’est très probablement qu’un début, explique Marie-Cécile Naves, directrice de recherches à l’IRIS, un début dans la croisade des militants fanatiques anti-avortement et de certains leaders du parti républicain opportunistes qui ont besoin des voix d’une base extrémiste pour l’emporter dans certaines élections mais qui se privent du vote d’une grande partie de la population » majoritairement favorable au droit à l’avortement.
Les candidats à la primaire républicaine « sont prisonniers d’une base extrémiste et très militante, c’est celle qui vote aux primaires », ajoute la politiste. Le seul à pouvoir s’affranchir de cette ligne est Donald Trump de manière « opportuniste et cela montre qu’il est un fin tacticien politique. Il a très bien compris que cet enjeu était suicidaire pour les Républicains dans la perspective de l’élection présidentielle et il a tellement d’avance sur ses concurrents dans la primaire qu’il peut se permettre de fâcher une partie de la base militante qui vote à ce moment-là, parce que les enquêtes d’opinion le montrent il y a un tel culte de la personnalité que les gens votent moins pour ses idées ou son programme qui est d’ailleurs assez flou que pour sa personne. »
L’état d’urgence en Louisiane
Joe Biden prend des mesures exceptionnelles pour la Louisiane, confrontée à une sécheresse exceptionnelle et des températures record. Par conséquent, le niveau du Mississippi est très bas et son débit très lent, ce qui permet à de l’eau de mer de remonter dans le fleuve. Plusieurs villes sont déjà privées d’eau douce, de l’eau salée coule des robinets, et la Nouvelle Orléans est menacée à son tour.
Le journal de la 1ère
Visite en Martinique de la coordinatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer.
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