Journal d'Haïti et des Amériques

Le Prix Nobel de la paix attribué à la Vénézuélienne Maria Corina Machado

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Maria Corina Machado était «sous le choc» après avoir appris qu'elle avait remporté le prix Nobel de la Paix ce vendredi matin (10 octobre 2025). Un honneur auquel ne s'attendait pas celle qui «a fait renaître les espoirs des Vénézuéliens» quant à la possibilité d’un changement de régime, explique Alice Campaignolle, la correspondante de RFI à Caracas. À l'origine députée de l'opposition parmi tant d'autres, elle a pris un rôle prépondérant en 2023, quand elle a gagné les primaires de l’opposition et qu’elle est devenue la femme la plus populaire du pays. «Ses rassemblements aux quatre coins du pays faisaient déplacer les foules», raconte Alice Campaignolle qui se souvient avoir vu «des gens en pleurs» à ses meetings.

Maria Corina Machado.
Maria Corina Machado. REUTERS - Leonardo Fernandez Viloria
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Empêchée de se présenter à la présidentielle de juillet 2024 que Nicolas Maduro affirme avoir remportée, Maria Corina Machado a dénoncé une fraude électorale. Traquée par les autorités, elle vit depuis dans la clandestinité. Comme elle ne peut plus apparaître en public, la figure de proue de l'opposition «a perdu de son importance au sein de la société qui s’est résignée», analyse la journaliste de RFI. «Personne ne croit plus en une solution démocratique au Venezuela. D’ailleurs, la situation est très tendue avec les États-Unis, dont des troupes sont stationnées dans la mer des Caraïbes. Beaucoup appellent de leurs vœux une intervention américaine sur le sol vénézuélien, ce que Maria Corina Machado a d’ailleurs prôné pendant très longtemps», rappelle Alice Campaignolle.

 

Le Pérou a un nouveau président

José Jéri a prêté serment jeudi soir (9 octobre 2025). Lui qui était jusqu'alors président du Parlement, se retrouve à la tête du pays après la destitution expresse de Dina Boluarte. Plusieurs fois sur la sellette, l'ancienne cheffe de l'État avait toujours pu compter sur le soutien de ses alliés de droite et d'extrême droite. Des soutiens qui l'ont finalement lâchée par «calcul politique», explique Tania Romero Barrios, doctorante en Études hispaniques et Études de genre à l'Université Paris-VIII. «Dina Boluarte ne leur apparaissait plus comme une personne utile, mais plutôt comme un élément avec lequel ils devaient prendre leurs distances à quelques mois des élections», poursuit la chercheuse.

La crise sécuritaire et la mobilisation de la «Génération Z» ont mis la pression sur ce gouvernement qui avait perdu toute crédibilité. «L'insécurité a été l'élément déclencheur, mais le Pérou traverse une crise beaucoup plus profonde marquée par une perte immense de crédibilité des institutions et de confiance envers les représentants politiques», détaille Tania Romero Barrios. «Tout comme Dina Boluarte, le Parlement ne recueille qu'un très faible taux d'approbation au sein de la population, de l'ordre de 3%», estime encore la doctorante qui insiste sur «la crise morale» et «l'usure politique» que connait le Pérou.

 

À Chicago, D. Trump ajoute «du chaos au chaos»

Aux États-Unis, une juge fédérale a suspendu pour deux semaines le déploiement de la garde nationale à Chicago ordonné par Donald Trump. Des centaines de militaires sont déjà arrivés sur place, ce qui perturbe l'équilibre social dans les quartiers défavorisés du sud de la ville. Vincent Souriau, envoyé spécial de RFI à Chicago, a rencontré Dixon Romeo, directeur de l'association Southside together, qui s'inquiète des tensions provoquées par les forces de l'ordre. «On dit que le président envoie des gars ici pour nous rassurer, mais ça produit exactement l’inverse : ça ne fait qu’ajouter du chaos au chaos», se désole-t-il. «On ne veut ni de la Garde nationale ni des patrouilles d’ICE dans cette ville», poursuit Dixon Romeo qui réclame des moyens pour que les habitants du quartier vivent dans des conditions dignes. Le déploiement de militaires, «je ne pense pas que ça change la réalité des gens de ce quartier qui n’ont pas les moyens de payer leur loyer. Les écoles ont besoin d’argent. Dans cette zone, nous sommes inondés de malbouffe. C'est la pauvreté qui cause la criminalité», insiste le directeur associatif.

 

Un Conseil des ministres au Palais national de Port-au-Prince

En Haïti, le Conseil présidentiel de transition a tenu ce jeudi (9 octobre 2025), un Conseil des ministres dans le Palais national de Port-au-Prince. C'est une première depuis janvier 2024. Les autorités avaient dû abandonner le bâtiment en raison de l'insécurité. Ce retour est une façon de montrer que l'État reprend progressivement le contrôle du centre-ville de la capitale, a déclaré le Premier ministre. Mais au même moment, se produisaient des affrontements entre gangs et policiers non loin du Palais national.

 

Le journal de la 1ère

La tempête Jerry s'abat sur les Antilles françaises.

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