Journal d'Haïti et des Amériques

En Équateur, une trêve fragile après 24 jours de grève indigène

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Alors qu’un deuxième indigène est mort mercredi (15 octobre 2025) après avoir été blessé par balles lors d’une manifestation, la situation s’est paradoxalement calmée dans la province d’Imbabura, épicentre de la grève depuis 24 jours. Un accord a été trouvé entre le gouvernement et des responsables indigènes, sans que la base ne soit forcément d’accord. Chronique d’une fin de grève avec notre correspondant Éric Samson.

Des manifestants affrontent les forces antiémeutes lors d'un rassemblement antigouvernemental en soutien à la grève nationale lancée par la Conaie, la plus grande organisation indigène d'Équateur, à Quito, le 30 septembre 2025.
Des manifestants affrontent les forces antiémeutes lors d'un rassemblement antigouvernemental en soutien à la grève nationale lancée par la Conaie, la plus grande organisation indigène d'Équateur, à Quito, le 30 septembre 2025. © Rodrigo Buendia / AFP
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L’accord prévoit la libération de 43 manifestants, le retrait de l’armée des territoires indigènes et l’ouverture d’une table de travail pour examiner la hausse du prix du diesel, principale cause du conflit. Si le ministre de l’Intérieur John Reimberg a salué un «retour à la normalité», les divisions demeurent : plusieurs militants accusent leurs dirigeants de trahison et refusent de reconnaître l’accord. À Quito, des manifestations sporadiques ont encore eu lieu. Le calme retrouvé dans le Nord contraste avec la violence persistante dans le Sud, où une voiture piégée a explosé à Guayaquil et deux ponts ont été détruits dans des attentats attribués par le président Daniel Noboa aux mafias liées à l’exploitation minière illégale. La société équatorienne reste fracturée, et le racisme envers les populations indigènes s’est renforcé, selon un politologue interrogé sur place.

 

L’Uruguay légalise l’euthanasie, une première en Amérique latine

Le Parlement uruguayen a adopté à une large majorité une loi historique légalisant l’euthanasie, une première dans la région. Le pays rejoint la Colombie et l’Équateur, où le suicide assisté est déjà dépénalisé par décision de justice, mais devient le premier à le permettre par voie législative.

Le quotidien El País précise que la procédure sera réservée aux majeurs mentalement aptes, atteints d’une maladie incurable ou provoquant des souffrances insupportables, sur avis concordant de deux médecins. Si plus de 60% des Uruguayens soutiennent la loi, l’Église catholique y reste farouchement opposée, prônant le développement des soins palliatifs.

 

États-Unis : la future réforme de l’accueil des réfugiés jugée discriminatoire

Selon le New York Times, l’administration Trump prépare une refonte radicale du système d’accueil des réfugiés, donnant la priorité à des candidats «blancs, anglophones et culturellement compatibles» avec les États-Unis.

Les documents internes consultés par le quotidien évoquent une préférence pour des Européens conservateurs ou des Afrikaners d’Afrique du Sud, au nom d’une prétendue persécution. Cette orientation, fondée sur une vision identitaire, repose sur l’idée que «l’augmentation de la diversité» aurait affaibli la cohésion sociale américaine.

 

Brésil : le crime organisé gagne du terrain

Les milices et factions criminelles contrôlent désormais des quartiers où vivent près de 19% des Brésiliens, soit environ 28 millions de personnes, selon une étude du Forum brésilien de la sécurité publique reprise par la Folha de São Paulo. Le phénomène touche toutes les classes sociales, mais se concentre dans les grandes villes et le Nord-Est. Les personnes noires sont plus exposées que les personnes blanches, souligne le journal. Cette emprise croissante s’accompagne de la multiplication de cimetières clandestins et de zones de consommation de drogue. Pour Renato Sérgio de Lima, président du Forum, il devient urgent de mieux coordonner les politiques de sécurité à l’échelle nationale.

 

Haïti : MSF annonce la fermeture du centre d’urgence à Turgeau

Selon Le Nouvelliste, la fermeture annoncée du centre d’urgences de Médecins Sans Frontières (MSF) à Turgeau, prévue pour le 1er novembre 2025, en raison de l’insécurité grandissante, continue de susciter l’inquiétude. Nous en parlons avec Frantz Duval, rédacteur en chef du journal haïtien. Les conseillers présidentiels Fritz Alphonse Jean et Frinel Joseph ont rencontré une délégation de MSF pour évoquer les solutions possibles. L’organisation humanitaire est considérée comme un pilier de la réponse médicale à Port-au-Prince. Elle envisage des missions d’évaluation afin de «planifier une reprise des activités dans une zone aussi proche que possible du centre-ville», souligne la Présidence. Avec Frantz Duval, nous abordons aussi l’hommage rendu par Le Nouvelliste, à Robert «Bobby» Denis, figure qualifiée de «monument du son» en Haïti. Ingénieur de renom, formé à Radio Haïti avant de fonder le studio Audiotek, il a marqué plusieurs générations d’artistes par sa maîtrise du son et son exigence technique, explique Frantz Duval.

Journal de la 1re

Le ramassage de déchets en Martinique.

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