Jusqu’où va la science ?

Espace: première observation d'une «tempête» stellaire

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C'est un événement inédit. Pour la première fois, une équipe internationale d'astronomes a observé, en direct, une puissante éruption stellaire, détectée à 133 années-lumière, dans un autre système solaire que le nôtre.

Vue d'artiste de deux planètes devant une étoile naine rouge (Image d'illustration). Image NASA Hubble Space Telescope sous Licence Unsplash.
Vue d'artiste de deux planètes devant une étoile naine rouge (Image d'illustration). Image NASA Hubble Space Telescope sous Licence Unsplash. © NASA Hubble Space Telescope via Unsplash
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Une éruption stellaire, c'est un phénomène violent qui peut avoir un effet dévastateur sur l'atmosphère des planètes environnantes. Jusqu'ici, les astronomes ont pu les observer uniquement sur notre Soleil. Ce sont les fameuses tempêtes solaires : de vastes éruptions de plasma magnétisé issues de la couronne solaire. D'où leur nom, CME (éjection de masse coronale). Elles jouent un rôle majeur dans la météo spatiale. Elles sont notamment à l'origine des aurores polaires sur Terre et peuvent perturber nos réseaux électriques ou satellitaires.

Mais ces éruptions périodiques de notre Soleil ne sont rien par rapport à l'éruption stellaire géante. Cette dernière a été détectée pour la première fois en onde radio à 133 années-lumière de la Terre par les astronomes de l'observatoire de Paris et leurs collègues européens du réseau de radiotélescopes Lofar. Selon l'astronome Cyril Tasse de l'Observatoire de Paris, co-auteur de l'étude parue ce 12 novembre 2025 dans la revue Nature, cette éruption stellaire émise par l'étoile naine rouge StKm1 - 1262 est 10 000 fois plus violente que toutes les tempêtes solaires connues. Le flux de plasma éjecté est monstrueux, susceptible de souffler l'atmosphère d'une planète entière.

La violence de ces éruptions a quelles implications pour l'étude des exoplanètes ?

Il faut savoir que la plupart des exoplanètes de masse terrestre gravitent autour d'étoiles naines rouges comme StKM1 - 1262. Ces naines rouges sont plus petites que notre Soleil et plus froides. La zone d'habitabilité des planètes qui orbitent autour est donc relativement plus proche, exposant ces planètes à subir de plein fouet les éruptions de leur étoile et leurs conséquences. Le fait que ces mondes extrasolaires soient exposés à des tempêtes stellaires bien plus intenses que celle que connait la Terre réduit le nombre d'exoplanètes qui ont pu ou qui pourraient abriter les conditions nécessaires à la vie. Ce qui rend notre petite planète et notre grand Soleil plus précieux encore.

Et ce qui encourage aussi les astronomes à développer un nouveau champ d'étude en météo spatiale exo-solaire, en lien avec le futur réseau de radiotélescopes géants, le Square Kilometre Array (SKA). Actuellement en construction en Afrique du Sud et en Australie, il devrait détecter d'autres éruptions stellaires de ce type et permettre de mieux comprendre leur rôle dans le destin des exoplanètes.

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