In the shell... dans la coquille, c'est le titre du nouvel album de l'Italien Paolo Baldini, star du dub et dancehall. Le producteur et compositeur mélange ses influences jamaïcaines à son amour pour les musiques électroniques. Un syncrétisme qui débouche sur un album enjoué et dansant

Paolo Baldini en est convaincu, « la table de mixage est un instrument ». Autrement dit, elle détient le pouvoir sur la musique. L'ancien ingénieur du son devenu icône du reggae italien n'aime rien tant que passer des heures à échantillonner la musique sur ses consoles vintages. Pour son nouvel album, In the shell, il s'est notamment appuyé sur des enregistrements de musique incantatoire ou traditionnelle du pays Bassari à l'est du Sénégal, région d'où est originaire son épouse. « J'ai enregistré beaucoup d'échantillons de musiques rituelles et de musique de cérémonies ou d'incantation. Et, quand j'ai réécouté ces musiques, je me suis dit : "ok, ça, c'est du dancehall ! ... et j'ai commencé à combiner ces échantillons de musique très naturelle, avec mon propre langage, avec mes machines, et même avec mes obsessions... Et voilà le résultat ! ». Le résultat est un album foisonnant, débordant d'idées novatrices où le dub se conjugue avec l'électro et le dancehall.Baldini a aussi fait appel à des artistes réputés de l'univers dub-reggae, comme son vieux complice Mellow Mood, ou encore Queen Omega et Zacky Man.
Sous l'influence des musiques africaines actuelles
Durant des années, l'Italien s'est rendu célèbre en revisitant le patrimoine musical jamaïcain, et en réutilisant les matériaux musicaux. Pour ce projet, son troisième album studio, il est parti d'une page blanche et à laisser cours à son envie de créer. « J'ai réalisé que j'aimais la musique reggae sous toutes ses formes et toutes ses déclinaisons. Du reggae "roots", jusqu'au dancehall. J'ai essayé de tout faire entrer dans cet album, mais en y mettant une saveur unique... une vision homogène ».
L'Afrique est non seulement présente à travers les samples bassaris, mais aussi par l'influence des musiques actuelles comme l'amapiano ou l'afrobeats. Paolo Baldini estime que la musique africaine connait aujourd'hui la même euphorie créatrice que la musique jamaïcaine dans les années 70. Une floraison de genre et inventivité sans limites à laquelle il espère contribuer en apportant son originalité et son goût du syncrétisme.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne