COP26 : la conférence de Glasgow source d'intox et infos climato-sceptiques
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À trois jours de la COP26, qui va durer trois semaines, informations climato-sceptiques et intox circulent autour du sommet international sur climat qui va se tenir à Glasgow lundi et mardi prochains, où plus de 120 dirigeants sont attendus. Tour d'horizon du vrai et du faux.

avec notre correspondante à Londres, Laura Kalmus
Pour décrédibiliser les organisateurs du sommet, une information a circulé un peu partout sur les réseaux sociaux avec des articles et des posts sur Facebook, racontant que les délégués se déplaceront en Tesla... Le gouvernement écossais aurait même dépensé plus de 2 millions d’euros pour équiper les délégués avec ces voitures - certes électriques - mais qui coûtent la modique somme de 120.000 euros chacune. Et bien, c’est faux. Selon le gouvernement, les délégués seront même encouragés à prendre les transports en commun. Des voitures seront tout de même mises à leur disposition, mais elles ne seront pas aussi luxueuses et les bornes électriques pour les chargeurs seront alimentées grâce à de l’huile de friture recyclée.
Les remarques climato-sceptiques de Boris Johnson
Le sommet et la conférence se tiennent à Glasgow, outre-Manche, sur les terres de Boris Johnson, qui a déjà eu des commentaires climato-septiques lorsqu’il écrivait pour le journal le Daily Telegraph. En janvier 2010, il a apporté son soutien à Piers Corbyn connu au Royaume-Uni pour nier l’existence du réchauffement climatique. Boris Johnson avait écrit alors que les prédictions climatiques de Piers Corbyn étaient justes dans 85% des cas et qu’il fallait peut-être écouter ce qu’il avait à dire.
Et trois ans plus tard, en décembre 2013, il écrivait que certes l’hiver était particulièrement doux, mais que l’humanité avait juste cette fâcheuse tendance à se croire au centre d’évènements cosmiques incontrôlables. Il est même allé encore un peu loin, lors d’un commentaire sur le terrible tsunami de 2004 : il écrivait que les phénomènes météorologiques extrêmes n’avaient rien à voir avec l’humanité. Il faut tout de même rappeler à nos auditeurs qu’une étude de l’université de Birmingham est sans équivoque : 99% des chercheurs et des spécialistes du climat s’accordent à dire que les changements climatiques sont causés par les humains.
Les pressions de certains pays
Certes, le Premier ministre britannique ne tient plus le même discours. Mais d’autres pays inquiètent comme l'Arabie saoudite, le Japon et l’Australie, qui ont fait pression pour modifier un rapport scientifique sur la façon de lutter contre le changement climatique. La BBC est parvenue à consulter ce document et certains passages sont assez édifiants. Riyad a ainsi fait pression pour que certaines phrases soit retirées du rapport. Selon ce pays qui est l’un des plus grands producteurs de pétrole, le monde n'aurait pas besoin de réduire son utilisation d'énergies fossiles aussi rapidement que le recommande la version actuelle du rapport.
Il y aussi l’Australie, grand exportateur de charbon, ou encore le Japon, grand consommateur de charbon, qui ne voient pas la nécessité de fermer les centrales électriques au charbon. Ou encore le Brésil et l'Argentine, deux des plus grands producteurs mondiaux de viande bovine qui refusent de voir un lien entre la consommation de viande et les émissions de gaz à effet de serre.
Selon la BBC, les commentaires des gouvernements ont pour but d’être constructifs et d'améliorer la qualité du rapport final. Mais à moins de trois jours de l’ouverture de la conférence sur le climat, ce genre de remise en question ne s’inscrit pas dans la logique de la COP26.
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