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Présidentielle en France: la bataille des parrainages

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Il en faut 500 pour se présenter à la présidentielle. La chasse aux signatures d'élus locaux est lancée pour les candidats et candidates à l'Elysée. Et pour certains, l'opération est très compliquée. Il y a de plus en plus de candidatures et de moins en moins de signatures à se partager.

La cour d'honneur du palais de l'Elysée dont l'entrée donne sur la rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris.
La cour d'honneur du palais de l'Elysée dont l'entrée donne sur la rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris. AFP PHOTO PATRICK KOVARIK
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C'est la course dans la course. Tous les cinq ans, c'est la même histoire. Les candidats à la présidentielle doivent recueillir le parrainage de 500 élus : des maires, des députés, des sénateurs, des conseillers territoriaux... Ce qui donne parfois des sueurs froides aux prétendants à l'Elysée. Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, par exemple, sont lancés dans une course de fond pour tenter d'assurer leur candidature.

Embouteillages de candidats à l'extrême droite

A l'extrême droite, entre Nicolas Dupont-Aignan, Florian Philippot, François Asselineau, Eric Zemmour et Marine Le Pen, la concurrence dans le camp nationaliste est rude ; ils chassent sur les mêmes terres. Chaque signature de maire devient cruciale, une question de survie. « C'est très difficile », confie Marine Le Pen en privé. « A chaque élection, je suis inquiète », reconnaît la candidate du Rassemblement national.

A gauche et à droite, même constat : le nombre d'élus prêts à donner leur parrainage diminue, le ticket d'entrée pour la présidentielle devient de plus en plus cher. Autre obstacle : les parrainages sont rendus public, ce qui veut dire que les élus doivent rendre des comptes après avoir soutenu tel ou tel candidat. Ils sont de plus en plus nombreux à préférer ne soutenir personne, et ainsi éviter les ennuis. Marine Le Pen va même jusqu'à parler « d'accident démocratique » si elle, Zemmour ou Mélenchon ne pouvaient finalement pas se présenter.

Travail de fourmi

Pour recueillir le soutien des élus locaux, la plupart des candidats envoient des ambassadeurs à travers le pays pour du porte-à-porte très ciblé. Au RN, l'eurodéputé Laurent Jacobelli est chargé de nommer des représentants dans toutes les fédérations. Chez Eric Zemmour - qui n'a jamais fait de politique et part donc de zéro -, on affirme avoir 600 militants totalement concentrés sur la chasse aux élus. Le quasi-candidat profite aussi de sa tournée de dédicaces un peu partout en France pour rencontrer des élus locaux et tenter de les séduire.

Comptage à six mois du scrutin

Emmanuel Macron et le ou la future candidate LR sont à l'abri. Le président sortant aura sans difficulté ses parrainages. La droite, elle, a encore un bon réseau d'élus locaux. Les autres candidats restent dans le flou.

Chez Jean-Luc Mélenchon, on reconnaît que la collecte des signatures « avance doucement »La France insoumise,  qui ne peut pas compter cette fois sur le soutien des communistes, aurait un peu plus de 250 signatures - dont une quinzaine que Jean-Luc Mélenchon a ramené dans sa valise en rentrant d'un déplacement en Guyane. Marine Le Pen approche les 300 paraphes... Mais pour celle qui se présente pour la troisème fois à la présidentielle, il faudrait tout simplement garantir l'anonymat des élus locaux et lever un « frein démocratique » comme le dénonce Marine Le Pen.

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