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Macron au Proche-Orient: la tournée vue des coulisses

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Emmanuel Macron a passé deux jours au Proche-Orient les 24 et 25 octobre. Une tournée avec de grandes ambitions diplomatiques pour essayer d’éviter l’escalade dans la crise entre Israël et le Hamas. Ce déplacement très sensible a conduit Emmanuel Macron à Jérusalem puis à Ramallah, à Amman et au Caire et à chaque fois l'étape suivante était une surprise.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à droite, et le président français Emmanuel Macron assistent à une conférence de presse conjointe à Jérusalem, le mardi 24 octobre 2023.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à droite, et le président français Emmanuel Macron assistent à une conférence de presse conjointe à Jérusalem, le mardi 24 octobre 2023. AP - Christophe Ena
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Au départ officiellement Emmanuel Macron se rendait en Israël pour manifester le soutien de la France à l'Etat hébreu après la terrible attaque du Hamas le 7 octobre dernier. Une visite un peu tardive puisque les principaux dirigeants occidentaux, Joe Biden en tête, étaient déjà venus sur place. Alors, on le sentait bien, Emmanuel Macron était à la recherche d'une manière de donner du relief à ce déplacement en allant là où les autres n'étaient pas allés. La première stratégie a été de jouer sur le mystère, de n'annoncer qu'au fur et à mesure chaque nouvelle étape et donc chaque nouvel interlocuteur : le Palestinien Mahmoud Abbas, puis le roi Abdallah de Jordanie et enfin le président égyptien al-Sissi pour en faire un événement. Au final le voyage s'est donc transformé en tournée régionale mais rien n'était garanti au départ. Si les pistes étaient lancées depuis quelques jours, tout s'est joué au dernier moment et les ajustements du programme ont été faits en temps réel.

Servir l'objectif diplomatique d'Emmanuel Macron

Ce que voulait le président c'était réussir à réintroduire dans les esprits la question de la nécessité d'un règlement politique de la crise israélo-palestinienne, donner une perspective dans un moment de tension extrême et d'émotion exacerbée. Une manière de rappeler la position historique de la France en faveur de la création d'un Etat palestinien tout en soutenant le droit d'Israël à se défendre contre le terrorisme. Un jeu d'équilibriste d'où toutes ses précautions pour ne heurter personne. Emmanuel Macron a avancé pas à pas pendant ce voyage et a même réajusté le tir après avoir proposé une coalition régionale et internationale contre le terrorisme, mal comprise. Il a fait évoluer son discours et ses conseillers ont été envoyés pour nuancer, expliquer, essayer d'éviter le faux pas.

Message aux Français

Avec ce voyage, Emmanuel Macron voulait aussi envoyer des messages aux Français. La crainte du chef de l’Etat, c'est l'importation du conflit et dans cette tournée, il y avait donc une dimension nationale. Il fallait rassurer les juifs de France inquiets d'une montée de l'antisémitisme en condamnant le Hamas et en même temps s'adresser aux musulmans en mettant l'accent sur l'avenir des Palestiniens et l'aide humanitaire aux populations de Gaza. Une opération rééquilibrage qu'Emmanuel Macron a mené de capitale en capitale.

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