Pour sortir définitivement des combustibles fossiles, et ainsi maitriser le réchauffement climatique, il faut absolument développer les énergies renouvelables qui demandent une grande quantité de ces minerais. L'Agence internationale de l'énergie estime ainsi qu'il faut investir 800 milliards de dollars dans ces minerais critiques d'ici à 2040 pour atteindre les objectifs fixés lors de la COP28 à Dubaï.

Il faut investir massivement et rapidement, car selon l'Agence internationale de l'énergie, aujourd'hui, à l'échelle mondiale, nous ne parviendrons pas à tripler nos capacités d'énergies renouvelables d'ici à 2030 comme convenu lors de la COP28. Il faut donc accélérer pour combler ce retard.
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Mais pour les défenseurs de l'environnement, pas question d'ignorer, les impacts négatifs liés à l'extraction de ces minerais. « Quand on regarde la situation actuelle, on se rend compte qu'il y a une forte dépendance des pays du Nord envers les pays du Sud où sont extraits la plupart des minerais avec des conséquences environnementales mais aussi sociales qui sont très importantes, pointe Nicolas Nace, chargé de la campagne Transition énergétique chez Greenpeace France. On pense notamment à toutes les mines qui sont exploitées sur des territoires où vivent des populations autochtones. C'est donc un vrai point de vigilance. Il faut donc réussir soit à développer des mines ailleurs, soit le faire en accord avec les populations autochtones, de façon à ce qu'elles aient, elles aussi, des retombées positives, qu'elles soient environnementales ou économiques. »
Respect des droits des peuples autochtones, lutte contre la pollution, interdiction d'exploiter ces minerais dans les zones sensibles, comme les grands fonds marins, nos besoins en minerais de la transition ne doivent pas nous conduire à des comportements irresponsables. Passer des énergies fossiles à des énergies renouvelables est une des clés de la transition mais ne doit pas nous faire oublier un autre objectif fondamental : la réduction de notre consommation d'énergie.
Sobriété et responsabilité
Sachant que près de la moitié des minerais de la transition utilisés d'ici 2040 serviront à fabriquer des moteurs électriques, il revient à chaque citoyen de se demander s'il a vraiment besoin d'une voiture électrique. Il faut également améliorer l'efficacité énergétique, c'est-à-dire réduire la quantité d'énergie utilisée pour un même résultat. Le meilleur exemple étant l'ampoule LED qui éclaire aussi bien en consommant beaucoup moins. Et puis il faut cibler certains minerais plutôt que d'autres.
« On a d'autres technologies qui émergent, basées sur des minerais qui sont soit plus abondants, soit dont l'extraction est moins difficile et pose moins de problèmes au niveau environnemental. On pense au cobalt. Et même si aujourd'hui ça revient à un petit peu plus cher, il vaut mieux privilégier les minerais qui ont un impact environnemental plus faible car on ne prend jamais en compte le coût de ces conséquences environnementales au niveau local et même au niveau planétaire », remarque encore Nicolas Nace.
La crise climatique exige des changements audacieux et pour les défenseurs de l'environnement, la seule chose qui nous arrête pour l'instant, c'est le manque de volonté politique.
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