Catastrophes climatiques: faut-il s'équiper d'un kit de survie?
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Le changement climatique entraîne une multiplication des phénomènes météo violents : sécheresse, inondations, tempêtes... Les populations sont encouragées à s'y préparer, en remplissant à l'avance un sac d'équipements pour pouvoir vivre en autonomie pendant quelques jours.

Chaque premier mercredi du mois à midi, dans les villes françaises, retentit le son lancinant et stressant de la sirène. Un essai mensuel pour vérifier qu’elle fonctionne. Mais un jour, les sirènes retentiront pour de bon et annonceront une catastrophe (voire une guerre). Le signal qu’il va peut-être falloir utiliser son kit de survie.
Face à la multiplication des canicules, des tempêtes ou des inondations un peu partout dans le monde, liées au changement climatique anthropique, les initiatives se multiplient pour avertir et préparer la population. C’est le cas de la Croix-Rouge française, qui alerte régulièrement sur la nécessité d’être équipé en cas de catastrophe d’un « catakit » – le nom rigolo qu’elle a donné au kit de survie. Il doit contenir de quoi se soigner, se protéger, se signaler, boire et manger.
« On va pouvoir avoir une lampe de poche à dynamo qui fait aussi radio et signal d’alerte. On va y ajouter de la nourriture non périssable, de l’eau, et potentiellement des pastilles de purification de l’eau. Une trousse de secours, bien sûr. Les traitements médicaux des membres du foyer. Ce peut être aussi un sifflet pour pouvoir se signaler, des couvertures de survie, un kit d'hygiène… », détaille Jérôme Chaligné, le responsable du pôle Éducation à la résilience de la Croix-Rouge française. On l’a bien compris, il ne s’agit pas de faire sa valise pour partir en vacances !
Résilience sur tous les fronts
La composition de son catakit dépend bien évidemment des situations locales, parce que les catastrophes climatiques peuvent différer et que les besoins ne sont pas forcément les mêmes. « En France hexagonale, sur un besoin pendant 48 ou 72 heures, on a peut-être plus de chances d’avoir par exemple de la distribution d’eau potable par l’armée française en cas de grosse catastrophe. Dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, par exemple, il s’agira plutôt de trouver les moyens de rendre potable de l’eau qui va être potentiellement boueuse et contaminée », précise Jérôme Chaligné.
Le kit de survie a le vent en poupe. En mars dernier, la Commission européenne avait fait la promotion d'un kit face aux catastrophes naturelles, mais aussi en cas de guerre, avec l’exacerbation des tensions avec la Russie de Vladimir Poutine.
La Suède, il y a un an, avait fait sensation en distribuant à la population un guide de survie. En France, le gouvernement devait publier ces jours-ci un livret intitulé Tous résilients (comme au bon temps du Covid), avec notamment des recommandations pour composer son kit de survie et tenir 7 heures. Sa diffusion a été reportée en raison non pas des aléas climatiques, mais des aléas politiques...
Du kit au bunker
Même l'association de défense des consommateurs UFC-Que choisir y va de ses conseils. Sur internet, il y a l'embarras du choix, à tous les prix. Certains kits de survie proposent même d'énormes couteaux façon Rambo.
En Suisse, toute nouvelle construction doit prévoir un abri. Si vous voulez un bunker à la maison, il vous en coûtera à peu près 100 000 euros pour 10 mètres carrés (soit le prix de l'immobilier parisien).
Est-on prêt à affronter une catastrophe climatique ? La réponse n'est pas évidente. Et ce n'est pas parce qu'on est prêt que la catastrophe va arriver. « L’idée n’est pas : “J’ai un sac tout fait donc je suis paré à toute éventualité”, insiste Jérôme Chaligné, de la Croix-Rouge française. Le fait de le faire est vraiment une première pierre, qui permet aussi de répondre à l’anxiété que de plus en plus de personnes développent face à ces situations-là pour, comme on le dit à la Croix rouge, être prêt à être prêt ». Il y a sans doute des grandes chances pour que votre kit de survie reste au fond d'un tiroir pendant quelques années encore. Et quand le moment viendra, quand il faudra partir en catastrophe avec son catakit, on se demandera peut-être : « Mais où ai-je bien pu le ranger ? »
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