Reportage Afrique

Tchad: former les footballeurs de demain, le rêve de la Ferha académie

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C'est l'un des pays africains à ne pas avoir participé à la CAN cette année. Le football tchadien est en pleine reconstruction pour tenter de reconquérir les championnats internationaux après des années d'errance. Une situation qui a poussé un ancien joueur professionnel, Mathias Tchaouna, à créer sa propre école de football : la Ferha académie.

La Ferha Academie dirigée par Mathias Tchaouna accueille 80 élèves de 12 à 19 ans. (Page d'accueil de la Ferha Académie)
La Ferha Academie dirigée par Mathias Tchaouna accueille 80 élèves de 12 à 19 ans. (Page d'accueil de la Ferha Académie) © afaf-academiefoot.com
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De notre correspondante à N'Djamena,

« La fluidité dans le jeu… Aller bougez… Voilà ! » Sifflet en bouche, chronomètre autour du cou, sur le terrain, Ibrahim, l’entraîneur donne ses consignes. Il enseigne à la Ferha académie, l’une des écoles reconnues de football à N'Djamena.

Les passes, les centres et les dribbles, il passe en revue le b.a.-ba du football à 80 élèves de 12 à 19 ans. Les cours sont gratuits, mais pour l’entraîneur, les résultats scolaires comptent autant que ceux sur le terrain.

« Tous ne réussissent pas dans le football, explique Ibrahim. Ici, on privilégie d’abord l’école et le football après. On les suit même en dehors du terrain : on les suit à l’école. On leur demande leurs bulletins scolaires, on regarde s’ils sont premiers : c’est une exigence. Ils doivent être bons. S’ils ne le sont pas, on met en place un soutien, un suivi à la maison avec les parents. Parfois, on les enlève de l’Académie parce qu’ils ne progressent pas. »

Le rêve de ces jeunes, passionnés de ballon rond : devenir un joueur professionnel et intégrer un club prestigieux, comme Fidel, 19 ans, inspiré par les plus grands joueurs : « Je pense à Messi, Ronaldo, les joueurs africains George Weah, Roger Milla… Ça m’a vraiment donné envie de devenir un grand joueur de demain ! »

Au poste de latéral gauche, Fidel s'entraîne depuis trois ans. Il est l’un des joueurs les plus talentueux de l’Académie : « La combinaison avec les joueurs, la lucidité. Le nombre de touches, c’est notre tradition, ici : si le coach dit "deux touches", on joue deux touches. Si c’est trois alors on en joue trois… »

Très peu de joueurs tchadiens professionnels

Ces jeunes sont censés assurer la relève du football tchadien qui en a bien besoin. L’équipe nationale des Sao n’a pas réussi à se qualifier pour la Coupe d’Afrique des Nations. Pour Mathias Tchaouna, le directeur de la Ferha Académie, il est impératif de former les joueurs de demain.

« Il faut vulgariser cette formation à la base pour qu’enfin nous produisons les vrais footballeurs de demain. Vous savez qu’il y a très peu de footballeurs tchadiens professionnels. Les rares qui existent, même dans le championnat de France, il n’y a qu'un ou deux. Cette rareté fait que l’équipe nationale n’est pas compétitive parce que, pour avoir une bonne équipe nationale, il faut assez de joueurs professionnels compétitifs. »

Reste les questions administratives. Son joueur le plus prometteur, Fidel, a été invité à faire des essais pour un club français de Ligue 1. Une invitation en suspens, faute de visa qui l’éloigne de son rêve de devenir un jour footballeur professionnel.

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