RDC: la route entre Baraka et Uvira réhabilitée, mais encore dangereuse [3/5]
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Dans la province du Sud-Kivu, une région en proie à l’insécurité et aux attaques des groupes armés, le tronçon Uvira-Baraka était dans un état de délabrement tel que les camions mettaient 15 jours pour faire ces 100 km. La mission de maintien de la paix des Nations unies, la Monusco, a réhabilité cette route, réduisant ainsi les accidents et les braquages. Mais tous les problèmes ne sont pas pour autant réglés.
Les habitants de Katongo observent le défilé des motos qui traversent leur village. Depuis que les nids de poule de cette piste sablonneuse ont été bouchés, Fataki Fadjojo se déplace plus facilement jusqu’à la ville voisine d’Uvira. « En ville, en moto, le trajet dure 30 minutes. Avant, c'était une heure… Pour le moment, la route est passable, mais ça ne dure jamais. »
Faute de goudron, en saison des pluies, la boue rend encore la route impraticable, regrette un autre riverain, Moroga Mulicho : « On a mis du sable, mais il n’est pas compact et en cas de pluie la route se dégrade. »
Diminution des braquages
Même si l’amélioration est temporaire, la réhabilitation a permis de réduire les accidents et les attaques de groupes armés. Comme au niveau des escarpements de Luanga où les camions passent sans s’arrêter, constate Simeon Muhezi, agent des affaires civiles de la Monusco : « C’est tellement facile qu’un camion s’embourbe. Et pour les groupes armés, c’est une aubaine pour les piller. Pour que les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) puissent opérer entre Uvira et Baraka, ils utilisent la laque [sorte de résine qui en séchant forme un revêtement solide, NDLR] qui coûte cher, car ils n’ont pas de moyens de transport et en attendant, les FARDC peuvent utiliser la route. »
L’armée congolaise a donc renforcé ses positions et les braquages ont diminué selon les habitants sur l’axe Uvira-Baraka. Mais cette rénovation qui devait continuer jusqu’aux hauts plateaux de Minembwe a dû s’arrêter, selon George Muhati, ingénieur en travaux publics de la Monusco : « La Monusco est bousculée par les sentiments "anti-Monusco" de la population. Dès que la situation s’améliorera, on reprendra la deuxième phase pour terminer avec la troisième phase des travaux. »
En juillet dernier, plusieurs manifestations exigeant le départ anticipé des Casques bleus dans plusieurs provinces de l’est de la RDC ont fait au moins 36 morts et 170 blessés.
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