Reportage Afrique

Tchad: la difficile scolarisation des enfants victimes des inondations [2/3]

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Au Tchad, comment continuer à scolariser les enfants victimes des graves inondations de ces dernières semaines ? Rien que dans la capitale, près de 150 000 personnes ont été obligées de quitter leurs domiciles. Installés dans des camps de fortune, ces sinistrés manquent d’infrastructures sanitaires et scolaires. Mais dans les camps, on s'organise pour que les enfants continuent à aller à l'école.

Une salle de classe au camp des sinistrés de Toukra.
Une salle de classe au camp des sinistrés de Toukra. © Madjiasra Nako / RFI
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De notre correspondant à Ndjamena,

C’est l’heure des classes dans cette école de fortune située en face du camp des sinistrés de Toukra. Dans une grande cour prêtée par un particulier, une dizaine de salles de classes ont été construites. Des enseignants recrutés grâce à l’Unicef et l’ONG Technidev tiennent les classes.

Neuzerka Patience est le directeur de l’école : « Malgré les petites difficultés, on évolue bien avec les enfants, le niveau de compréhension est mieux, et les enfants eux-mêmes sont vraiment courageux. Malgré leur nombre, les enseignants se sont donnés à fond pour travailler avec ces enfants et tout se passe bien. »

La plus grande partie des enseignants sont eux-mêmes des sinistrés, confirme Neuzerka Patience. C’est le cas de Djerassem Samuel qui a enseigne une classe de CP avec plus de 150 élèves : « Je suis venu ici à Toukra parce que ma maison est en plein dans l'eau. J'ai vu que les enfants sont sans éducation, beaucoup d'écoles sont encore dans l'eau. C'est pour cela que nous avons commencé », dit l'enseignant.

► À lire aussi : Inondations au Tchad: des conditions de vie difficiles pour les sinistrés

Aller au-delà de l'ouverture de classe

Sur presque tous les sites de sinistrés, de telles initiatives ont vu le jour. Pour le coordonnateur Sakal, Brahim Ousmane ouvrir les classes ne suffit pas : « Il faut vraiment des cantines scolaires et des manuels scolaires. Ils n'ont rien, ils sont venus avec rien. Là où ils sont, ils n'arrivent même pas à manger deux fois par jour », déplore Brahim Ousmane.

Sur le site de Toukra, un groupe des jeunes volontaires aide les enseignants débordés à tenir les classes. Armbaye Providence fait partie des U report, les volontaires : « Nous encourageons les parents de leur permettre de venir à l'école chaque matin. Nous aidons aussi les enseignants à bien cadrer les enfants. Je transporte de l'eau pour remplir la jarre pour que les enfants puissent avoir de l'eau potable pour boire », explique la volontaire.

Malgré les conditions difficiles, les élèves de cette école n’hésitent pas à entonner « Pour moi, la vie est facile, disait la petite hirondelle... »

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