Reportage Afrique

Le défi de la Marocaine Meryem Belkihel: traverser l'Afrique à vélo

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Depuis le mois de janvier, Meryem Belkihel traverse son continent du nord au sud, à la force de ses mollets, à vélo. Son objectif, c’est de finir sur le toit de l’Afrique, au sommet du Kilimandjaro. Elle s’est lancée un défi sportif, mais pas seulement. La Marocaine veut montrer que c’est possible pour une femme de voyager toute seule dans cette partie du monde, mais aussi rappeler à certains Maghrébins leur africanité.

La Marocaine Meryem Belkihel, alias Meghylost sur les réseaux sociaux, s'est lancée en janvier dans une traversée de l'Afrique du nord au sud à vélo (ici à Conakry, le 22 mai 2023).
La Marocaine Meryem Belkihel, alias Meghylost sur les réseaux sociaux, s'est lancée en janvier dans une traversée de l'Afrique du nord au sud à vélo (ici à Conakry, le 22 mai 2023). © Matthias Raynal / RFI
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De notre correspondant à Conakry,

Un pendentif en forme de bicyclette autour du cou et un bob en pagne sur la tête. On ne peut pas la rater. « Je m'appelle Meryem Belkihel, j'ai 27 ans, je suis une voyageuse marocaine », indique-t-elle. « Je suis en train de faire le tour d'Afrique à vélo. J’ai commencé du Maroc, après la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau. Et là, je suis en Guinée Conakry. »

Un périple suivi sur les réseaux sociaux

Meryem Belkihel est plus connue sous le pseudonyme Meghylost sur les réseaux sociaux où elle publie régulièrement des photos et des vidéos de son périple.

Quand nous la rencontrons, elle a déjà pédalé sur 5 000 kilomètres. Une fine couche de poussière recouvre son vélo. « J’ai fait un petit nettoyage, mais ça va. Mais avant, c'était vraiment en mauvais état. J'ai essayé de faire quelques montagnes de la Guinée, donc je suis passée par des routes vraiment difficiles. Mais c'était bien, le vélo est bien et il aime l'aventure aussi. » Pas question pour elle d’utiliser un vélo électrique. « Non, c'est un vélo avec les jambes de Meryem », dit-elle en esquissant un sourire. 

Elle emporte avec elle tout l’équipement nécessaire à son voyage. « J'ai ici les gourdes d'eau sur l'avant et à arrière, j'ai trois sacs pour les vêtements, matériels de vélo et pour la tente, pour le matériel de camping... », énumère-t-elle.

Combattre les préjugés

C’est sa petite maison, glisse Meryem. Il lui arrive de l’installer au beau milieu de nulle part pour dormir. « En fait, l'un des buts de ce voyage, c'est de prouver que, en tant que femme marocaine africaine, je peux faire ça. »

Des dizaines de milliers de Marocains suivent le compte Meghylost, la plupart l’encouragent, certains la critiquent et voilà ce qu’ils lui disent. « “Il ne faut pas faire ça, ils vont te violer, ils vont te harceler, tu vas revenir avec des enfants...” Je ne réponds pas, je bloque. »

Son aventure bat en brèche les préjugés que certains Maghrébins peuvent avoir sur l’Afrique subsaharienne. « Il y a beaucoup de choses en commun et je sens qu'on appartient à ce continent. C'est la même chose, ça ne change pas du Maroc. Là, je sens vraiment que c'est la même chose, les Subsahariens, c'est la même hospitalité. »

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