Reportage Afrique

RDC: le mauvais état des routes du Sud-Kivu, principale préoccupation des habitants de la région

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La République Démocratique du Congo est en campagne électorale depuis dimanche. Et ce qui inquiète les habitants de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, c’est le mauvais état des routes de la province, malgré les nombreuses promesses réitérées depuis les élections de 2006. Ils espèrent cette fois-ci que les engagements pris par les candidats seront tenus.

Une route non loin de Fizi, dans le Sud-Kivu, en RDC (photo d'illustration).
Une route non loin de Fizi, dans le Sud-Kivu, en RDC (photo d'illustration). © AFP PHOTO/FEDERICO SCOPPA
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De notre correspondant à Bukavu,

Au volant de son taxi jaune, sueur au front, Aganze Mirindi Romain a multiplié les manœuvres sur cette route, l’une des principales de la commune de Kadutu, mais encore une fois rien ne va : « Mon véhicule est tombé en panne sur cette même route récemment. Il sort du garage, j'ai même des photos, mais regarde, le moteur vient de déboîter encore. Et c’est presque toutes les semaines que nos voitures ont ce genre de problèmes. Nos routes sont dans un état très dégradé. D’ailleurs, je prie Dieu pour qu’il ne pleuve parce qu’il suffit de quelques gouttes de pluie pour que la circulation s’arrête ! »

Sur la route nationale numéro 2, non loin du Lycée Wima qui surplombe Bukavu, il existe un endroit que les habitants ont surnommé « Yesu - Yesu », « Jésus - Jésus » en français. Les accidents de la route y sont fréquents. Tony Milinganyo est chauffeur de taxi : « Les gens crient Jésus-Jésus à cause des manœuvres que font les voitures lorsqu’elles passent par là. Ils ont peur de l’accident. C’est pourtant une route nationale. On ne comprend pas que les autorités ne voient pas tout ça ? D’ailleurs, je me demande comment ils comptent faire campagne à l’intérieur de la province. Est-ce que les habitants des milieux enclavés auront le courage d’aller voter ? Car là où il n’y a pas d’accès, la vie doit être chère, et ça ajoute de la souffrance à la souffrance ».

Seulement 13% des voiries sont en bon état dans le Sud-Kivu

Un peu plus loin, Cizungu Nyangura Baïgon, la soixantaine, est désabusé :  ​« C’est regrettable de voir que ceux qui ont des postes stratégiques au gouvernement sont originaires de Ngweshe ; lorsqu’ils sont à Bukavu ils passent par ici pour aller chez eux. C’est cette route qui mène au village natal de la Première dame par exemple ! Quelle honte ? Ne me demandez pas d’aller voter pour ces gens-là. »

Dans le centre-ville de Bukavu, les conducteurs roulent à gauche ou à droite, c’est selon l’état de la route, car il faut éviter les nids de poules. Georges Onembo est le directeur provincial de l’Office de voirie et drainage du Sud-Kivu. Il s’en remet au Fonds national d’entretien routier FONER qui, depuis quelque temps, s’active pour financer quelques travaux. « La province du Sud-Kivu a 162 311 kilomètres de voirie à entretenir. À peine 13% sont en bon état, 6% sont un état moyen et le reste en mauvais état. Avec le financement du FONER, on commence l’entretien des principaux axes. Nous faisons les réhabilitations en fonction des moyens qui sont mis à notre disposition. »

L’office des voiries et drainages précise que les routes à réhabiliter en priorité pour le gouvernement provincial du Sud-Kivu sont notamment les avenues Kibombo, Vamaro, du plateau à Nguba, et les avenues du lac 1 et 2 à Labotte. 

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