«Un Rigoletto» d'après Verdi, quand l'opéra devient participatif
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Chanter de l’opéra sans faire partie du casting pro, c’est possible pour plus de 15 000 enfants en région parisienne. Ils sont accueillis lors de douze représentations scolaires sur quinze au théâtre des Champs-Élysées pour un spectacle participatif destiné au public jeune ou non initié. À l’affiche de cette troisième édition d'opéra interactif : un « Rigoletto » d’après Verdi.

L'ambiance est à son comble cet après-midi au théâtre des Champs-Élysées à Paris.
Aux manettes, le jeune chef d'orchestre français Victor Jacob. « C'est parti. Vous allez assister à un opéra aujourd'hui ?! – Ouiiiii ! – Beaucoup mieux, sauf un ! Qu'est-ce que vous allez faire aujourd'hui ? – Chanter !!!! »
Sa mission : accorder quelque 1 500 enfants en salle pour les mettre au diapason avec les chanteurs lyriques sur scène. « C’est vrai que la balance est délicate parce que les représentations scolaires sont souvent plus bruyantes et agitées. Mais ce que j’admire, c’est que ces enfants réagissent au quart de tour, au dialogue, à la musique, qu'ils osent chanter sans retenue à tue-tête des airs de Verdi. »
Un chef-d'œuvre remis au goût du jour
Guiseppe Verdi, maître incontestable de l'opéra italien du XIXe siècle avec pas moins de 25 exemplaires du genre, est au sommet de son art lorsqu'il compose « Rigoletto ». Inspiré de la pièce de Victor Hugo, Le Roi s'amuse, critique virulente de la noblesse, l'opéra de Verdi raconte l'histoire cruelle d'un bouffon qui perd sa fille dans un monde où règne la violence et le libertinage.
« Ce drame, au lieu de le présenter comme tel dans cette fin quand même tragique où Gilda meurt sous les yeux de son père, c’est une troupe de théâtre qui se déplace de ville en ville pour aller jouer leur Rigoletto en le traduisant en français, en le modernisant dans le texte et dans l'histoire légèrement et il fait 1h10 au lieu des 2h30 initiales. »
Ce théâtre dans le théâtre, imaginé par le metteur en scène italien Manuel Renga, est accompagné de marionnettes, d'acrobates et de machines à effets de vent et d'orage. Tout est fait pour créer de la magie et adoucir la noirceur de l'œuvre.
« C'était rigolo et un peu triste à la fois. – Les chansons étaient anciennes, mais c'était joli. »
Des ateliers pour initier au théâtre
Avant d'entonner ces airs d'opéra, les jeunes sont initiés aux différentes étapes de création à travers des ateliers de chant, y compris pour les enfants porteurs de handicap mental, jusqu'aux séances de « toucher de costumes » pour les malvoyants et aveugles. Pour ensuite prendre part à l'histoire en direct.
« On a plutôt l’impression d'être dans un concert de Beyoncé ou un match, peut-être pas de foot – il y a quand même beaucoup de respect – mais de tennis par exemple. On a l’impression de se retrouver plusieurs siècles en arrière quand on huait, on applaudissait pour tout et n’importe quoi. Et cette vie de la salle, c’est quelque chose de très précieux qu’on aimerait parfois avoir plus souvent. »
► « Un Rigoletto » d’après Verdi, dans la mise en scène de l'Italien Manuel Renga, est à découvrir au théâtre des Champs-Élysées ce samedi 12 février en langue des signes et dimanche 13 février en audiodescription.
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