«Bloodline Maintenance», un retour aux sources pour Ben Harper
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Ben Harper est de retour. Le chanteur et guitariste américain vient de sortir un 17ᵉ album studio : Bloodline Maintenance. Un album empreint de la soul de Marvin Gaye, dans lequel le désormais quinquagénaire exprime ses inquiétudes face à l'état du monde ou évoque la mémoire de l'esclavage.

La photo que Ben Harper a choisie pour la pochette de son 17ᵉ album donne le ton : celui d'un retour aux sources de son inspiration. Sources musicales et familiales comme en témoigne d'ailleurs aussi le titre : « Bloodline Maintenance » que l'on pourrait traduire par « entretien de la lignée ».
C'est ce qu'explique Ben Harper : « C'est une photo de moi enfant. Je suis debout, un peu ébloui par le soleil, à côté de mon père. On est sur la plage. Mes parents écoutaient beaucoup de musique. J'ai de formidables souvenirs de mon père, jouant des percussions, mettant des disques. Et ma mère chantait en s'accompagnant à la guitare. Ce sont mes souvenirs d'enfance. »
Blues, rock, folk, jazz et chœurs gospel, ce sont les musiques noires qui parcourent la musique de Ben Harper depuis ses débuts il y a trente ans : « Il y a du gospel nourri d'influences insoupçonnables. Je suis fan de Sam Cooke et the Soul Stirrers, du Golden Gate Quartet, des Blind Boys of Alabama. Mais mon travail avec le chœur sud-africain Lady Smith Black Mambazo est très important pour moi. Son leader, Joseph Shabalala (paix à son âme) était un ami. Les harmonies vocales de ce groupe m'ont profondément marqué. Je pense que les harmonies africaines mêlées aux harmonies américaines des chœurs gospel jouent un rôle dans mes dernières compositions ».
Les racines africaines sont présentes. On l'entend aussi sur ce titre We need to talk about it qui parle de l'esclavage : « Le moment de la capture puis du transport de mes ancêtres africains sont encodés dans mon ADN. C'est dans mes gènes. Qu'est-ce qui s'est passé ? Qui a laissé faire cette abomination ? Comment cela a-t-il pu exister ? Comment un être humain peut-il être acheté, vendu, transporté, manipulé comme un objet ? Qu'est-ce qui a pu se passer pour qu'un tel crime arrive ? »
Le climat actuel aux États-Unis, le racisme systémique et l'héritage réactionnaire de la présidence Trump, heurtent ce musicien très réfléchi de 52 ans. Ben Harper dit vouloir désormais s'installer en France : « Je n'idéalise aucun endroit. Mais à ce moment de ma vie, j'aspire à la paix. La paix de l'esprit et la paix de l'âme. Et je dois aller là où je suis en paix. C'est pourquoi je veux m'installer en France. »
La France qui a toujours fait bon accueil à Ben Harper depuis son premier album, Welcome to the cruel world, en 1994.
Ben Harper est actuellement en tournée européenne. Il se produira ce samedi soir (6 août) à Taormine, en Sicile.
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