Reportage culture

Dans le deuxième volet de sa trilogie, Rocío Molina sonde la pureté du flamenco

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Rocío Molina, prodige de la danse flamenco, a présenté le deuxième volet de sa trilogie à la Maison de la Danse à Lyon, dans le cadre d'une longue tournée jusqu'à la fin de l'année prochaine entre la France et l'Espagne. Elle revisite les fondamentaux de la danse espagnole traditionnelle et la fait sienne, accompagnée de deux guitaristes virtuoses.

Rocío Molina présente un deuxième volet plus sombre.
Rocío Molina présente un deuxième volet plus sombre. © Sandy Korzekwa – Festival flamenco de Nîmes
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Légèrement ronde, pas grande. Apparemment, rien ne prédestinait Rocío Molina à devenir cette grande danseuse que les plus grandes scènes au monde s'arrachent. Et pourtant, quand elle fait son entrée sur le plateau, la salle s'électrise.

Le corps compact, puissant et gracieux à la fois, le mouvement tour à tour ondoyant et énergique, la danseuse magnétise. Après un premier volet de sa trilogie dédié à l'extase, elle présente là un deuxième volet plus sombre dans un flamenco libre où elle voyage sans jamais se laisser enfermer.

« Ce qui m'a hanté dans ce spectacle, c'est une personne et son reflet. Ça m'a amené à m'intéresser à l'idée du miroir, au concept du miroir et je me représentais dans ma tête un lac noir. Et la figure d'une femme dans ce lac noir. »

Être en phase avec son propre corps

Et le lac, ou plutôt la mer, envahit le plateau entre lumière et obscurité. Somptueuse scénographie dans laquelle la danseuse enveloppée d'une longue robe noire se reflète, sombre et renaît.

« Il faut prendre en compte que cette pièce reflète la crise de créativité la plus forte au cours de ma vie et de ma carrière. Elle correspond à ma maternité. Je venais d'accoucher et je donnais le sein à ma fille. Donc cela correspond à une période où mon corps en tant que femme était particulièrement sollicité. »

Et dans cette pièce plutôt classique, Rocío Molina sonde la pureté du flamenco et ses racines, tout en le faisant sien avec son énergie propre.

« Je ne prétends pas sortir de la tradition du flamenco. J'aime au contraire de plus en plus la tradition. Je cherche juste à suivre mon corps et je veux qu'il reste libre pour faire ce dont j'ai besoin sur scène. »

Libre, Rocío Molina l'est sans conteste jusqu'à l'extrême. Et si le geste puise dans les origines du flamenco, elle sait aussi s'emparer à sa façon de la passion et la folie de cette danse ancestrale.

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