Exposition: Sarah Bernhardt, «La Divine» au Petit Palais
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Disparue il y a cent ans, Sarah Bernhardt - la grande tragédienne surnommée « La Divine » - fait l'objet de nombre d'évènements à Paris. Spectacles, conférences, parcours dans la ville sur ses traces, et une grande exposition au musée du Petit Palais, qui nous plonge dans toutes les facettes de cette grande star.

Sarah Bernhardt. Et la femme créa la star, c'est le titre de l'exposition du Petit Palais. Et pour cause ! Celle pour qui Jean Cocteau invente le terme « Monstre sacré » a créé en quelque sorte le star-system.
Car ce que la tragédienne comprend avant l'heure, c'est l'importance de la communication et de l'autopromotion. Stéphanie Cantarutti, co-commissaire de l'exposition, décrypte la singularité de l'actrice, novatrice pour l'époque : « Elle a un tempérament tout à fait fantasque et elle en use beaucoup. Elle sait montrer au public à quel point elle est une personnalité hors norme, qui se défie aussi de toutes les conventions. Elle est très libre dans sa vie personnelle et elle l'affiche aussi grâce à la photographie notamment. On la voit posant avec ce fameux chapeau chauve-souris, ou alors posant aussi dans son cercueil. Ce sont des images qui ont fait le tour de la planète. »
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Une pionnière du mélange des genres
« Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. » Voilà ce que dit Sarah Bernhardt dans cet enregistrement d'époque de Phèdre qui a fait le tour du monde jusqu'en Amérique : La « Voix d'or » comme la définit Victor Hugo envoûte le public avec ses mélopées. Et la tragédienne enchaîne les rôles, ne se refusant pas les personnages masculins non plus : « Sarah Bernhardt était très connue pour ses rôles masculins : elle a joué Hamlet, elle a joué Lorenzaccio, elle a connu son premier triomphe justement dans un rôle masculin, celui de Zanetto. Également aussi le rôle de L'Aiglon. Elle explique très bien dans ses écrits sur le théâtre qu'elle a choisi de destiner aussi une partie de sa carrière à ses rôles masculins, parce que les rôles de femmes - les rôles traditionnellement dévolus aux actrices - ne lui permettaient pas de déployer toute l'étendue de son talent et toute la palette des sentiments, des situations... Et donc cette pauvreté qu'elle estimait être le lot des actrices, elle le dépasse en incarnant ces rôles masculins. » précise Stéphanie Cantarutti.
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Une vie sentimentale foisonnante
L'exposition évoque ainsi ses plus grands rôles à travers des photos, des affiches, des tableaux, des maquettes de décor, mais aussi ses somptueux bijoux de scène et ses robes serpentines pour habiller son corps maigre à l'époque des formes rondes. Tout chez la Divine est singularité et liberté, jusque dans sa vie privée, comme le rappelle la co-commissaire de l'exposition : « Sarah Bernhardt a eu effectivement une vie sentimentale extrêmement riche. Elle a eu de nombreux amants et amantes dont elle ne se cachait pas. Et ce sont toutes ces personnalités, Georges Clairin, Louise Abbéma, le docteur Samuel Pozzi par exemple, qu'elle surnommait “Docteur Dieu”, qui sont présents dans l'exposition à ses côtés. »
Une exposition qui dévoile toutes les facettes de Sarah Bernhardt, une star avant Hollywood, avec un seul amour : le théâtre.
Sarah Bernhardt. Et la femme créa la star, jusqu'au 27 août 2023 au Petit Palais.
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