Minimum vieillesse accordé aux tirailleurs: «Ils vont pouvoir vivre d'une manière décente»
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Le 4 janvier dernier, le jour de la sortie du film Tirailleurs, le gouvernement français a annoncé que les anciens combattants d’origine sénégalaise, malienne ou mauritanienne, pourraient désormais percevoir la totalité du minimum vieillesse (950€ par mois) sans être obligés de vivre la moitié de l'année en France. Ceux qui ont participé aux guerres mondiales sont morts. Les derniers tirailleurs vivants ne sont plus que quelques dizaines.
Les derniers tirailleurs pourront rentrer chez eux, dans leur pays d’origine tout en touchant le minimum vieillesse a annoncé le 4 janvier le Ministère des Solidarités au moment de la sortie en salle du film Tirailleurs qui rend hommage à ces combattants de la Grande Guerre.
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Des dizaines de cas recensés
« Certains sont décédés en France, alors qu’ils auraient préféré terminer leur fin de vie dans leur pays d’origine au Sénégal pour la plupart d’entre eux », explique Aïssata Seck. Depuis trois ans, l’élue à la tête de l’association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais a bataillé pour qu’ils puissent retourner chez eux tout en continuant à percevoir cette allocation.
Le minimum vieillesse ou Aspa (allocation de solidarité aux personnes âgées) s’élève à 961,08 euros par mois. Son versement est conditionné au fait de vivre en France la moitié de l’année. Ce qui n’est pas le cas pour la retraite du combattant d’un montant de 60 euros par mois qui peut être perçue partout dans le monde.
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Plus de 60 ans d’attente pour supprimer cette obligation de résidence
Tous ces anciens combattants ont plus de 90 ans et ont combattu essentiellement en Indochine, en Algérie et en Mauritanie. Tous binationaux ils vivent dans des conditions précaires en France, presque tous dans des foyers de travailleurs immigrés et notamment à Bondy, en Seine-Saint-Denis.
Seuls, dans des chambres de 15 m2, sans leur famille, ni leur femme, ni leurs enfants, ou leurs petits enfants ou encore arrières petits-enfants… certains sont mêmes malades. « Au total ce sont une quarantaine de personnes qui seraient concernées. C’est tard comme je le disais, mais c’est un juste retour pour le combat qu’ils ont mené pour la France » souligne encore la petite fille de tirailleurs sénégalais Aïssata Seck.
Un long combat qui dure depuis les indépendances
En 1959 le Parlement français adopte le décret dit de « cristallisation » qui bloque le montant des pensions, retraites et allocations payées par l’État français aux anciens combattants et fonctionnaires issus des colonies.
Il faudra attendre la sortie du film : Indigènes en 2006 de Rachid Bouchareb qui revient sur les sacrifices des anciens tirailleurs d’Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale, pour que les législateurs français décident en 2007 la décristallisation des pensions, autrement dit l’indexation de la pension sur la hausse du coût de la vie. Ce qui faisait que les anciens combattants africains engagés dans l’armée française ne percevaient pas la même somme que les soldats français engagés dans la guerre. Dix ans plus tard, c’est une autre avancée : en 2017 les derniers tirailleurs sénégalais vont obtenir la nationalité française sous la présidence de François Hollande.
Mais pour l’association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais, qui porte ces dossiers depuis des années, le combat n’est pas encore terminé. L’objectif c’est que les tirailleurs puissent percevoir notamment leur pension d’invalidité depuis leur pays d’origine.
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