Des collégiens s'éveillent à la musique classique avec l'Orchestre de chambre de Paris
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Les élèves du collège Mozart, dans le XIXe arrondissement de Paris, apprennent à composer de la musique avec l'Orchestre de chambre de Paris. Le thème en cette année olympique est le sport et la performance avec un concert en public prévu jeudi 7 mars.

Les yeux s'écarquillent, les oreilles sont en alerte et les sourires, en grand écart... Les élèves se réjouissent, ils vont écrire une partition musicale. Le thème en cette année olympique : le sport et la performance.
Comment transcrire la natation, la boxe ou encore l'escrime en musique ? Victor Wetzel, compositeur et enseignant, anime le petit groupe qui a choisi de travailler sur le saut en hauteur.
« Le but va être de travailler avec eux la mise en partition. Comment on va mettre en forme tel son, comment jouer tel geste sportif, comment on peut le noter ? Comme ça, ça donne des bases sur ce qu'est une partition », explique l'enseignant. Tous les élèves ne savent pas forcément lire la musique, mais cela ne pose, semble-t-il, pas un problème pour Victor Wetzel. « Ils vont écrire leur propre langage en fait », considère-t-il.
Cymbales, tambour ou maracas, il faut choisir les instruments qui peuvent reproduire au mieux les pas du sportif qui prend son élan et retombe sur le matelas. Nora, Ines, Firas, Mohamed, ou Moussa, élèves de 5e, vont en quelque sorte dessiner la partition. « On va lire de gauche à droite le temps et c'est comme une partition de musique classique. C'est pareil », montre Victor Wetzel.
« Je m'émerveille rien qu'en voyant un enfant jouer d'un instrument »
La musique classique, voilà qui est dit. Cela fait huit ans que l'Orchestre de chambre de Paris a établi un partenariat avec le collège Mozart, classé en Réseau d'éducation prioritaire (REP).
Stéphie Souppaya est altiste au sein de l'orchestre. La musicienne virtuose se réjouit d'initier les élèves à la musique classique.
« Par exemple, on a fait une session il y a dix jours où je voyais un élève... Jamais je n'aurais cru qu'il aurait pu faire sortir un son d'une trompette. Je m'émerveille rien qu'en voyant un enfant jouer d'un instrument », s'enthousiasme Stéphie Souppaya.
Justement, ils écoutent quoi, les collégiens ? « Du rap, de la musique triste », explique l'un d'entre eux. « C'est vraiment quelque chose qui fait libérer les émotions trop fortes, ce qu'il y a dans le cœur. Ça fait pleurer, mais en même temps, ça libère toutes les émotions qu'on a », ajoute une autre.
En quête d'exigence
Sur les murs, des portraits très réussis avec barbe et lunettes du professeur de musique, Étienne Comes, crayonné par les élèves.
Il surveille tout ce petit monde, et même si les ateliers sont ludiques, l'enseignant est exigeant. « Il y a pas mal de gens qui se disent que la musique, c'est "fun". Moi qui ai fait le conservatoire, je peux vous dire que la musique, c'est pas toujours "fun", en fait. Mais ces contraintes qu'on s'impose à soi-même, cette rigueur, cette discipline, ça vise à un but : c'est la qualité, c'est l'épanouissement personnel, c'est la créativité... »
Tous ces petits groupes de travail forment un ensemble harmonieux, à l'image de la sonnerie du collège qui annonce la fin des cours : une symphonie de Mozart.
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