En montagne, des installations obsolètes dangereuses pour la faune et polluantes

L’impact de l’homme sur la nature est partout, jusqu’en haut des montagnes. En France, elles sont truffées de constructions abandonnées et de vieilles installations hors d’usage. Si la loi est silencieuse à leur sujet, des bénévoles se mobilisent depuis plus de 20 ans pour nettoyer les massifs.

Dans les montagnes françaises, installations obsolètes, restes de la Seconde Guerre mondiale, sont laissés à l'abandon. Ils sont sources de pollution et dangereux pour la faune. (Image d'illustration) © Olivier Chassignole / AFP

À 1 700 m d’altitude, au col de l’Échelle, dans les Alpes du Sud, à la frontière italienne, les parois rocheuses surplombent une petite forêt. Un paysage paisible et a priori sauvage. Pourtant, il y a 80 ans, la guerre faisait rage. « C'est un point de passage entre la France et l'Italie. C'était une ligne de front France-Italie pour la Seconde Guerre mondiale. », explique Élisa Flandrin, bénévole de l’association Mountain Wilderness. Cette association s’attache à effacer les deniers stigmates de l’époque : des kilomètres de fils de fer barbelés destinés à empêcher l’avancée des soldats dans la montagne. « Et donc nous, on récupère ces barbelés, on les redescend de la montagne, on fait un grand tas à un endroit qui est accessible par la route », poursuit-elle. 

Après deux heures de travail, près d’une tonne de barbelés sont déjà amassés, un travail de fourmi pour les 40 bénévoles présents ce jour-là. Sous les arbres, ils piochent, ils tirent, ils scient. Disqueuse en main, Laurent Flandrin s’attaque à un pieu métallique scellé dans un bloc de béton. Il explique ses motivations : « Quand je me promène en skis de rando, je suis content de ne pas me prendre les skis dans des barbelés. Et surtout, les animaux, ils se piquent les pieds et après, ça s'infecte. » À ses côtés, Augustin Gamot, un autre amoureux de la montagne, renchérit : « Pour les promeneurs comme pour les animaux, ils peuvent se blesser. C'est mieux s'il n'y a plus rien. On fait quelque chose d'utile et on rend à la nature sauvage sa pleine liberté, on lui enlève ces câbles et ces erreurs humaines. »

Des mentalités à changer pour éviter l'accumulation d'aménagements obsolètes

Ces installations obsolètes, l'association les répertorie et en débarrasse les massifs de tout le pays, explique Rémi Monari, en charge du dossier chez Mountain Wilderness : « On parle de développement durable et finalement, la fin de la boucle, c'est bien de faire place nette. On est dans des espaces naturels et c'est bien dommage d'avoir toutes ces choses qui traînent. »

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Rémi Monari pointe du doigt le manque de connaissances sur ce sujet : « Bien souvent, on ne s'en rend pas compte, mais il y a vraiment plein d'aménagements qui traînent partout en montagne. Donc là, on a des barbelés militaires, mais on a des téléskis abandonnés, des monte-charges agricoles qui ne servent plus, des clôtures agricoles. En fait, il y a plein d'installations diverses et variées, aussi industrielles », explique-t-il. Ce qu'il espère, c'est donner l'exemple : « C'est uniquement si tout le monde s'y met qu'on pourra un jour espérer avoir moins d'installations obsolètes, sachant que chaque année, il y en a de nouvelles. C'est vraiment un travail sans fin. En tout cas, avec les mentalités actuelles. »

Aujourd'hui, rien ou presque n'oblige à démonter ces installations et les pollutions continuent de s'accumuler dans les montagnes de France.

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