À Reims, l’équipe paralympique des réfugiés plus déterminée que jamais
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La grande fête du sport se poursuit en France : dans moins d'une semaine débutent les Jeux paralympiques. Les premiers athlètes sont arrivés au village olympique ce mercredi 21 août, 4 000 y sont attendus. Parmi eux, les athlètes de la délégation paralympique des réfugiés, ils seront huit à concourir sous cette bannière, en para-athlétisme, en escrime-fauteuil ou en para-taekwondo. Ils sont originaires d’Iran, d’Afghanistan, de Colombie, mais aussi du Cameroun, des pays qu’ils ont fuis. Tous s’entraînent à Reims, à 150 kilomètres au nord-est de Paris. Ils racontent leurs espoirs et témoignent de leur détermination à quelques jours de la compétition.

De notre envoyé spécial à Reims,
C’est sans aucun doute le plus expérimenté de cette délégation paralympique des réfugiés. Originaire de Syrie, Ibrahim Al Hussein participe à ses troisièmes Jeux paralympiques. À Rio en 2016 et à Tokyo en 2021, il s’est illustré en para-natation. Cette année, à Paris, un nouveau défi l’attend : « Lors des Jeux de Tokyo, je me suis rendu compte que la jeune génération de para-natation pouvait compter sur les nouvelles technologies pour performer. Résultat, ils ont battu tous les records. Des records que je ne peux pas battre du haut de mes 35 ans. Mais comme la natation reste mon point fort, je me suis dit : pourquoi ne pas concourir en para-triathlon ? »
De la course à pied et du cyclisme en plus de la nage. Le défi est énorme. Colossal même pour ce para-athlète qui a perdu l’une de ses jambes lors d’une explosion en Syrie. Pourtant, à l’entendre, cela n’a rien d’insurmontable : « Bien sûr que c’est compliqué de passer de la natation au triathlon. Mais cela fait deux ans que je me prépare. Certes le vélo est mon point faible. Mais je suis bon en natation et en course à pied, donc j’espère un résultat. Avec de la persévérance, tout peut arriver. Donc évidemment, je crois en moi, sinon, je ne serai pas là ! »

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Dépassement de soi
Para-tennis de table, para-taekwondo… Les para-athlètes de la délégation vont concourir dans six disciplines différentes. Salman Abbariki, originaire d’Iran, s’illustrera en lancer de poids sur un fauteuil roulant. Après avoir manqué Rio et Tokyo, il a, dit-il, une revanche à prendre sur Londres, sa seule participation en 2012 : « À Londres, je n’avais jamais les fesses collées au fauteuil au moment de lancer le poids, ce qui est une faute. J’ai fait trois fois la même erreur et je n’ai obtenu aucun résultat. » Alors concourir à nouveau 12 ans après, c’est, là aussi, un immense défi, raconte son entraîneur Jens Ellrott. « On travaille sur un plan adapté pour un athlète qui n’a plus 25, mais 37 ans. Cela veut dire plus de séances de physiothérapie, mais aussi des entraînements dans l’eau, ce qui est plus relaxant. Je l’admire et j’apprends beaucoup de lui. »

Et puis il y a Amelio Castro Grueso. Ce réfugié colombien va participer à ses premiers jeux paralympiques en escrime fauteuil avec une furieuse envie d'inspirer et de transmettre sa détermination : « Je veux écrire un livre pour raconter mon histoire. Car mon histoire, c’est celle de nombreuses personnes qui tombent et se relèvent. En écrivant ce livre, je veux motiver les gens, leur faire comprendre que nous sommes tous confrontés à des situations difficiles et que tout dépend de la façon dont on décide de les affronter ».
Lui affrontera son handicap — la perte d’usage de ses deux jambes — avec une épée à la main et la médaille d’or en ligne de mire. Et même s’il ne la décroche pas, il connaît déjà le titre de son livre : « Yo lo logré ». Littéralement : « J’ai réussi ».
À consulterProgramme et calendrier des Jeux paralympiques
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