Reportage international

Covid-19 en Espagne: le prix des autotests en baisse pour une meilleure accessibilité

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Après moult atermoiements, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez a décidé de réguler le prix des tests antigéniques. La nouvelle est saluée comme positive par le secteur pharmaceutique, les associations de consommateurs et les partis politiques. Même si tous pensent que cela arrive tard. Un test en Espagne coûte entre 4 et 12 euros, contre 2 euros en France ou au Portugal. 

De nombreux Madrilènes attendent pour se faire dépister du Covid-19, le 28 décembre 2021. La baisse des prix des autotests survient alors que la sixième vague espagnole inonde les hôpitaux, notamment les unités de soins intensifs.
De nombreux Madrilènes attendent pour se faire dépister du Covid-19, le 28 décembre 2021. La baisse des prix des autotests survient alors que la sixième vague espagnole inonde les hôpitaux, notamment les unités de soins intensifs. © AP/Manu Fernandez
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De notre correspondant à Madrid,

Les Madrilènes n’ont pas oublié ces fêtes de fin d’année, de Noël à Reyes le 6 janvier. D’innombrables personnes infectées du virus, et autant de gens dans le doute quant à savoir s’ils étaient infectés ou non, et dans l’impossibilité de se faire tester. Tout simplement en raison d’une carence générale en approvisionnement, à l’échelle de tout un pays.

Belen, pharmacienne dans le centre de Madrid, se dit soulagée de recevoir de nouveau ces tests antigéniques. Elle dit en vendre environ 25 par jour à 7,90 euros l’unité. « C’est une question de distribution. Les distributeurs mettent des tests aux prix qu’ils souhaitent, et ici les prix sont toujours en vente libre. Ici, c’est plus cher. Nous en pharmacie, on les a achetés jusqu’à 5 euros et plus », explique la pharmacienne.

► À lire aussi : Espagne: les pharmacies catalanes autorisées à valider les autotests sans même voir les résultats

Les autotests enfin accessibles pour une majorité de personnes

On se réjouit qu’enfin le prix des tests antigéniques va être régulé, ce qui permettra à l’immense majorité de s’appliquer cet autotest pour tout acte familial, social ou culturel. Cela permettra aussi de calmer les esprits de manière générale quant à la situation sanitaire.

Jaime, directeur d’une agence d’assurance, en est convaincu. « La situation nous pousse à nous inquiéter. Mais elle nous montre aussi que ce nouveau variant est bien moins agressif. La grande majorité de la population est vaccinée, voire même avec les trois doses. Ceux qui s’infectent souffrent surtout d’un gros rhume, parfois d’un mal de tête, et en deux jours tout va mieux, mais c’est vrai qu’il y a une inquiétude générale », souligne-t-il.

Une sixième vague plus forte qu’attendue

La situation a pourtant de quoi effrayer un peu. Il y a seulement un mois, le taux d’incidence sur 15 jours n’était que de 500 pour 100 000 habitants, contre 3 000 aujourd’hui, avec un record à près de 5 000 en Navarre, dans le nord du pays. La sixième vague est plus forte qu’on l’avait pensé. Et, de source officielle, cinq des 17 régions voient pulvériser tous les records d’hospitalisations depuis le début de la pandémie.

Pour autant, Nieves, médecin dans le public qui vient tout juste de prendre sa retraite, n’est pas très inquiète. « Si le nombre de cas et de contagions augmente autant, il est normal de constater une saturation dans les hôpitaux et les centres de soin. C’est une pure question de quantité, pas tant de gravité du virus », dit Nieves.

Mais l’état de la Santé publique beaucoup plus préoccupant 

En réalité, Nieves et tant d’autres sont davantage préoccupés par l’état de la Santé publique. Personnel insuffisant, anxiété, dépression à foison. Des milliers de soignants sont absents, malades ou partis en préretraite.

Nieves s’en désole. « Moi, quand je travaillais, on avait une situation déjà déficitaire en termes de ressources humaines. Moi, j’étais médecin d’attention primaire, et on souffrait. S’occupant de beaucoup en peu de temps, et on était très peu. »

Le gouvernement de Pedro Sanchez a promis de grossir le budget, sans dire de combien ni pour quand, notamment pour recruter davantage de soignants dans les centres de soins et les hôpitaux. 

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