Reportage international

La Pologne continue d'accueillir des milliers de réfugiés ukrainiens

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En Pologne, plus de 2 100 000 réfugiés d’Ukraine sont désormais arrivés dans le pays, fuyant l’invasion russe. Le président Andrzej Duda a appelé la communauté internationale à aider la Pologne à gérer cet afflux de réfugiés. Un élan de solidarité massif s’est mis en place, notamment de la part des Polonais qui accueillent chez eux des réfugiés, de la société civile, des autorités locales ainsi que des institutions religieuses.  

Des réfugiés se reposent dans un  centre sportif de Hrubieszowski, en Pologne, le 21 mars 2022. (Image d'illustration)
Des réfugiés se reposent dans un centre sportif de Hrubieszowski, en Pologne, le 21 mars 2022. (Image d'illustration) Agencja Wyborcza.pl via REUTERS - Jakub Orzechowski/AGENCJA WYBORC
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De notre correspondante en Pologne,

Le monastère de Przemysl situé à la frontière polono-ukrainienne héberge des réfugiés depuis le début de l’invasion russe. Dans cet imposant bâtiment, les rires de trois enfants résonnent dans les couloirs d’habitude calmes. Ils viennent d’arriver en Pologne avec leur mère, depuis la ville de Tchernihiv où pendant des semaines, la famille a vécu dans un abri sans gaz ni électricité, dans des températures glaciales. Alors Oksanna Niekrasowa, 33 ans, regarde avec émotion ses enfants de 7, 3 et 1 an et 6 mois s’amuser de nouveau.

« Ma fille Polina de 3 ans était celle qui avait le plus peur, elle se mettait à quatre pattes, elle tremblait, elle ne voulait pas me quitter. Elle avait très peur des explosions et des tirs. On lui a expliqué que si on entendait un son comme celui-ci : il fallait se cacher. Mais si c’était ce son-là, alors c’était nos soldats qui tiraient. »

La petite Polina s’émerveille devant le soleil à sa fenêtre. Sa mère explique que leur abri souterrain était très sombre, éclairé seulement par quelques bougies. La famille va passer la nuit dans ce monastère, où vivent 85 religieuses. Certaines ont survécu à la Seconde Guerre mondiale et ne peuvent donc pas aller directement à la frontière aider, en raison de leur âge, explique Sœur Oksanna. Cette religieuse ukrainienne y vit depuis deux ans.

Trouver la paix reste difficile

« Je regarde les informations en permanence. Je ne peux pas croire à ce qui arrive, à cette souffrance. Pour être honnête, les deux premières semaines, je n’ai pas prié : d’abord parce que je n’avais pas le temps, mais aussi parce que je n’avais pas la force, c’était trop douloureux. »

Les familles hébergées restent en moyenne entre une et trois nuits. Selon la religieuse, trouver la paix sera très difficile pour ces réfugiés.

« Le premier jour, ces réfugiés sont fatigués et ont peur. Ils préfèrent rester silencieux. On ne les sollicite pas, ils ont besoin de dormir et se reposer. Les 2 et 3e jours, ils commencent à sourire, sont plus calmes. Mais ils ont des réactions face à certains bruits, à cause des alertes aériennes et sirènes en Ukraine. »

Selon la religieuse, la majorité des réfugiés confient vouloir retourner en Ukraine, dès que la guerre finit, même si leurs maisons sont en ruine. Cette Ukrainienne salue la solidarité des Polonais qui ont ouvert leurs cœurs et les portes de leurs maisons aux réfugiés. « Mais pendant combien de temps encore », se demande-t-elle.

L'intégralité de notre suivi quotidien et en direct de la guerre en Ukraine.
L'intégralité de notre suivi quotidien et en direct de la guerre en Ukraine. © Studio graphique FMM

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