Reportage international

Les chrétiens de Beit Sahour en Cisjordanie, une communauté en voie de disparition

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Ils vivent principalement autour de Bethléem. Les lieux saints chrétiens sont en passe de devenir des musées, affirment-ils. Ils émigrent en grand nombre, notamment vers le continent américain. À Beit Sahour, la communauté compte 13 000 habitants où l’on compte une majorité de chrétiens.

Vue de l'église franciscaine du champ des Bergers à Beit Sahour, en Cisjordanie (Image d'illustration).
Vue de l'église franciscaine du champ des Bergers à Beit Sahour, en Cisjordanie (Image d'illustration). © Wikemedia commons CC0 NicFer
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Avec notre correspondant à Jérusalem,

Allumage du sapin de Noël, nous sommes à Beit Sahour, une ville avec plus de 90% de chrétiens. Un record dans cette région. À deux pas de Bethléem et de Beit Jala, en tout trois petites villes, derniers bastions chrétiens de Cisjordanie avec une communauté de 33 000 âmes.

Samir Qumisyeh dirige, Al Mahd, une petite station de télévision chrétienne, une entreprise quasi familiale. Quatre de ses frères et un de ses fils sont déjà partis.

« Du point de vue économique, la situation est très mauvaise. D’une manière générale, les gens souffrent. Il y a beaucoup de restrictions en raison de l’occupation et pour les chrétiens, la situation est désastreuse. Parmi les membres de notre communauté, beaucoup sont pauvres, les gens émigrent quotidiennement. Il faudrait trouver une solution, mais je suis pessimiste ! », ajoute Samir Qumisyeh.

Pour le journaliste Elias Atrash dont une partie de la famille est également déjà installée à l’étranger, le taux de chômage élevé fait fuir la population : « L’avenir est très limité ici. À vrai dire, c'est plus facile en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique latine. Il y a des Palestiniens qui vivent partout dans le monde entier. Mais ici, c’est très limité pour trouver du travail. »

Chercher une vie meilleure

Et la situation a peu de chance de s’améliorer avec la nouvelle configuration politique en Israël, estime le maire de Beit Sahour, Hani al Hayek qui tente d’inciter les habitants de sa ville à tenir bon.

« Ce sont les familles et les jeunes qui s’en vont. Ils cherchent une meilleure vie à l’extérieur. Nous faisons notre possible pour arrêter cette émigration. C’est important, bien sûr, de mettre un terme à l’occupation pour donner l’espoir aux gens que la vie, ici à Beit Sahour, est meilleure pour eux. »

Cette année, la saison de Noël se présente sous un meilleur jour que les deux années précédentes. Les pèlerins ont repris le chemin de la principale attraction touristique de la ville : le site du Champ des Bergers tel qu’il est évoqué dans les évangiles.

►À écouter aussi : Décryptage - Cisjordanie : la violence au quotidien

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