Reportage international

Le PKK se prépare à une offensive terrestre turque dans le nord de l'Irak

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La Turquie menace d’envahir une partie du nord du Kurdistan irakien d'ici à l'été. Ankara veut créer une zone tampon le long de sa frontière pour éliminer les positions du PKK dans la zone montagneuse. Le PKK est un parti politique armé nationaliste kurde en guerre contre la Turquie depuis 40 ans. Le groupe se prépare donc à cette vaste offensive turque.

Des milliers de sympathisants et combattants du PKK se sont réunis à Qandil (Kurdistan irakien) pour fêter Nowrouz.
Des milliers de sympathisants et combattants du PKK se sont réunis à Qandil (Kurdistan irakien) pour fêter Nowrouz. © Théo Renaudon/RFI
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De notre correspondant de retour des monts Qandil,

Ici à Qandil, montagne sanctuaire du PKK. Aujourd’hui, 2 000 guérilleros et sympathisants célèbrent le Nouvel An kurde. Chants, slogans et discours politiques résonnent. C'est une fête en zone de guerre. Les bombardements turcs, ici, sont quotidiens.

« Bien sûr qu’il y a des risques à être ici à Qandil. La Turquie ne perd aucune opportunité de tuer des membres du PKK ou des civils », explique Diar, un combattant du PKK de 28 ans. « Si ça se trouve, elle peut même frapper cette cérémonie. Ce midi encore, il y avait des drones turcs au-dessus de Qandil. La Turquie utilise des armes chimiques par des drones. C’est pourtant interdit. Rien ne l’arrête. »

Dans l'attente d'une offensive terrestre

Depuis des mois, la Turquie intensifie ses bombardements sur les positions PKK du nord de l’Irak. Tous attendent maintenant de pied ferme l’offensive terrestre, comme ces deux guérilleros.

« Récemment, on a mis au point une arme anti-drone. On en a abattu 15 ces derniers jours. On a aussi des grottes pour nous protéger », précise l'un d'eux. « Les membres du PKK ont grandi dans ces montagnes. On connaît bien la région, c’est pratique pour tendre des embuscades. Quand les soldats turcs arrivent, nous, on les attend. On a nos tunnels, notre connaissance des montagnes. La Turquie n’arrivera pas à prendre Qandil. Ce pays essaye depuis 40 ans, mais n’a jamais réussi », assure l'autre.

Mais cette fois-ci, c’est différent. La Turquie dispose du soutien apparent du gouvernement kurde irakien et de l’Irak fédéral. 

Madina est une mère de famille. Sa sœur et sa fille sont mortes dans la guerre contre la Turquie. « L’Irak, la Turquie, le gouvernement kurde irakien, n’importe qui... Personne ne peut défaire le PKK et prendre nos montagnes. Qandil, Zab ou Matine, dans leurs rêves ! », s'exclame-t-elle.

La fête s’est poursuivie sous la pluie, des nuages épais qui rassurent : ils empêchent les drones turcs de frapper.

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