Pologne: Sławomir Mentzen, le candidat d'extrême droite qui séduit les jeunes électeurs
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Il est le troisième homme dans la course à la présidentielle polonaise, mais le premier chez les jeunes électeurs. Le candidat du parti d’extrême droite Konfederacja Sławomir Mentzen combine une vision sociétale très conservatrice à un programme économique très libéral. Sa vision devrait attirer près d’un jeune électeur sur trois ce dimanche 18 mai.

De notre correspondant à Varsovie,
Il fait partie de ces hommes politiques qui savent soigner leurs apparitions. Émergeant d’un nuage de fumée rouge et blanche, Slawomir Mentzen salue les centaines de Varsoviens massés sur la place de la Cour suprême polonaise. Au milieu de la foule, Krystian est déjà conquis par le candidat : « En tant que citoyen, je veux pouvoir rouler dans la voiture que je veux, je veux pouvoir porter une arme à ma ceinture, et je ne veux pas qu’un quelconque politique essaie de m’en empêcher. »
C’est avant tout le côté libertarien du candidat qui a su convaincre le jeune étudiant en marketing. Agata, elle, ne sait pas encore pour qui elle va voter, mais elle est déjà convaincue par le personnage : « C’est le candidat le plus puissant en termes de caractère, il est sûr de lui et de ce qu’il dit, et si les jeunes veulent quelque chose de nouveau, ils vont vouloir quelqu’un qui a un fort caractère et qui n’a pas peur de s’affirmer. »
La jeune indécise serait presque prête à sauter le pas, quitte à fermer les yeux sur la vision très conservatrice et nationaliste de Mentzen sur les questions sociétales : « Ce n’est pas le candidat dont je me sens le plus proche en termes de questions sociétales, mais son discours sur les questions économiques et financières me parlent davantage. Et je pense que c’est important, car les jeunes veulent pouvoir monter des entreprises et gagner de l’argent. »
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Désillusion des jeunes
À 18 ans, Weronika s’apprête à voter pour la première fois, et pourrait se laisser tenter par lassitude, alors qu’elle s’oppose frontalement à certaines de ses promesses : « Je ne soutiens pas tous les points du programme de Mentzen. Par exemple, le fait qu’il veuille rendre les études payantes. Mais je veux aussi qu’il y ait d’autres alternatives qu’un gouvernement PO ou PiS, et que quelqu’un de nouveau puisse entrer dans la course. »
Un sentiment de désillusion partagé par la plupart des Polonais d’une vingtaine d’années qui n’ont connu toute leur vie que l’alternance entre les gouvernements de Tusk et de Kaczynski. Alors chez Konfederacja, on a fait place nette à l’approche des élections, en prenant ses distances avec son fondateur. Il était notamment connu pour avoir déclaré que les femmes faisaient partie du patrimoine de leur mari, ou encore qu'il faudrait leur retirer le droit de vote. À 17 ans, Oliwia assure n’avoir rejoint les jeunesses du parti qu’après son éviction : « Je ne suis pas d’accord avec la majorité de ce qu’il a pu dire. Et en venant ici, je me suis rendu compte que la majorité des politiciens avec lesquels je parlais, n’ont absolument pas la même opinion. Maintenant, on a des députées et des eurodéputées chez Konfederacja. »
Au mois d’avril, la moitié des jeunes électeurs comptait donner leur voix à Mentzen. Une proportion aujourd’hui divisée par deux, depuis que le candidat a qualifié le viol de simple « désagrément ».
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