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À la Une: Dakar sous haute tension

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Des partisans de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko lors d'un affrontement avec les forces de sécurité avant la comparution du président du parti Pastef pour une affaire de diffamation contre lui à Dakar, Sénégal le 16 mars 2023.
Des partisans de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko lors d'un affrontement avec les forces de sécurité avant la comparution du président du parti Pastef pour une affaire de diffamation contre lui à Dakar, Sénégal le 16 mars 2023. © Stefan Kleinowitz / AP
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C’est le grand titre de WalfQuotidien ce matin. « Dakar vit depuis quelques jours sous la hantise des affrontements entre manifestants et éléments de force de sécurité et de défense, pointe le quotidien sénégalais. D’habitude bouillonnante et toujours embouteillée, la capitale sénégalaise a fonctionné hier au ralenti. Et cela risque de durer aujourd’hui en raison de la série de manifestations annoncées par l’opposition. En effet, le procès en diffamation opposant le leader du parti Pastef/les patriotes, Ousmane Sonko, et le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang doit se tenir, ce jeudi au palais de justice de Dakar. Ce nouvel épisode judiciaire a fini de semer la panique dans les secteurs du pays qui se voient fortement impactés. À cette affaire de diffamation qui tient tout le monde en haleine, les leaders de la coalition de l’opposition, pour ne rien arranger, annoncent encore des manifestations dans les prochains jours sur l’ensemble du territoire national. Une situation qui a accentué davantage la peur dans la capitale. »

Interdictions et arrestations

« Face à la détermination l’opposition, craintes d’une nouvelle journée de violences », titre le site d’information Seneweb. « L’opposition sénégalaise a annoncé qu’elle maintenait ses manifestations à Dakar malgré leur interdiction par les autorités. » Seneweb qui précise que les transports en commun ne circuleront pas ce jeudi. De même, la circulation des deux roues a été interdite. Et puis, rappelle Seneweb, « en prévision d’éventuels troubles, l’Université de Dakar et les écoles sénégalaises avaient avancé le début des vacances de Pâques à avant-hier mardi, au lieu respectivement du 1er avril et du 31 mars. La justice a par ailleurs annoncé avant-hier avoir arrêté des membres d’un groupe qui visait, selon elle, à "semer le chaos et l’insurrection" dans le pays pour empêcher le procès ce jeudi à Dakar d’Ousmane Sonko. »

Renouer les fils du dialogue !

En début de semaine, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections avait mis en garde, pointe Le Soleil. Il avait dénoncé « une tension politique persistante qui menace la paix et la cohésion sociale. Les troubles qui ont éclaté le 16 mars dernier dans plusieurs localités du pays (qui avaient fait deux morts et de nombreux blessés) en sont une épouvantable illustration », avait-il notamment fait savoir. Le collectif avait également « exhorté les acteurs politiques à se retrouver autour d’une table pour renouer le fil du dialogue afin de créer les conditions d’une Présidentielle crédible et apaisée en 2024. »

Dénonciation des « dérives du pouvoir » ou « diffusion de fausses nouvelles » ?

Depuis ces derniers jours, les arrestations de membres de l’opposition se sont accrues, relève pour sa part Le Monde Afrique. Plusieurs dizaines de coordonnateurs départementaux du Pastef d’Ousmane Sonko seraient sous les verrous. « Les motifs des délits se répètent : trouble à l’ordre public, diffusion de fausse nouvelle, atteinte à la sûreté de l’État, diffamation. Des accusations qui se fondent sur des propos souvent tenus sur les pages officielles des réseaux sociaux de ces personnalités politiques, où elles dénoncent des "dérives du pouvoir". (…) Pour la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, ces arrestations n’ont pourtant rien de politique, relève encore Le Monde Afrique. « Ces personnes ne sont pas arrêtées pour des délits d’opinion, d’expression ou de conscience, ce sont des faits concrets qui sont liés à des diffusions de fausses nouvelles ou à des troubles à l’ordre public voire à la limite d’actes de terrorisme qui menacent la république du Sénégal », affirme le porte-parole de la coalition présidentielle. 

Même scénario ?

Enfin, le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso s’interroge : « ce jeudi, Ousmane Sonko va-t-il répéter le même scénario qu’auparavant : refuser qu’on lui impose un itinéraire et engager le bras de fer avec les forces de l’ordre qui ne manqueront pas de le malmener ? Au fait, quel est l’état de santé du président du Pastef, hospitalisé après sa seconde comparution pour un mystérieux mal sur lequel on a épilogué ? Est-ce une stratégie pour Sonko, comme le croit le pouvoir, pour ne pas être jugé ? Enfin, quelle sera l’atmosphère aujourd’hui vu que l’opposition a maintenu son meeting interdit ? Un cyclone de rue dévastateur ou bien une tempête sociale tropicale ? »

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